Carles Puigdemont. © AFP

Selon Puigdemont, un fédéralisme à la suisse peut convaincre les Catalans

Le dirigeant indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, estime mercredi qu’un fédéralisme à la mode helvétique est « une idée qui peut convaincre la majorité des Catalans », dans une interview à la télévision suisse RTS.

« Je suis absolument convaincu que si l’Espagne était organisée comme la Suisse, il n’y aurait eu aucun problème », affirme M. Puigdemont, actuellement en exil en Belgique et qui doit venir en Suisse dimanche pour participer à une table-ronde sur le thème de l’autodétermination au festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) de Genève.

« C’est une idée que l’on doit travailler et peut-être c’est une idée qui peut convaincre la majorité des Catalans », a-t-il ajouté, dans cette interview en français.

Dans l’organisation fédérale suisse, les cantons, qui disposent notamment de leur propre constitution, ont leurs parlements, gouvernements, tribunaux et votent leurs lois, et jouissent d’une très large autonomie (fiscalité, éducation, police…).

Par ailleurs, M. Puigdemont affirme ne pas forcément privilégier la piste de l’indépendance et n’exclut pas par principe celle d’une autonomie catalane au sein de l’Etat espagnol, même si elle n’est actuellement pas possible à ses yeux, en raison de l’intransigeance espagnole.

« Je crois que la majorité des indépendantistes catalans ont montré au cours de ces 40 dernières années qu’ils pouvaient travailler dans le cadre de l’autonomie, malgré le fait d’être indépendantistes: cela veut dire qu’on accepte d’autres possibilités ».

Interrogé sur le roi d’Espagne, le dirigeant catalan a jugé qu’il avait « perdu toute autorité face aux Catalans lorsqu’il a choisi d’aller au-delà de la constitution espagnole qui prévoit un rôle d’arbitre, médiateur, et (qu’)il a décidé de soutenir clairement la position politique du gouvernement d’Espagne. »

M. Puigdemont estime par ailleurs être encore « un président légitime » ayant été « de façon illégale écarté du pouvoir ».

Expliquant avoir préféré l’exil à la prison, il affirme ne pas avoir « vocation de martyr ». « J’ai vocation de président et je dois continuer à défendre la Catalogne là où il est le plus intelligent et le plus utile de la défendre », a-t-il souligné.

En lien avec sa visite en Suisse, le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a rappelé dans un communiqué que la question de la Catalogne était « une affaire de la politique intérieure de l’Espagne ».

« Le statut de séjour de M. Puigdemont est régi par le droit suisse et l’accord de libre circulation des personnes. Comme citoyen espagnol, M. Puigdemont peut circuler librement dans l’espace Schengen. Il peut également tenir librement des discours politiques dans le respect de l’ordre juridique suisse », a souligné le DFAE.

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