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Sarkozy regonfle le moral des militants

L’UMP voulait profiter de ce meeting pour convaincre les militants que rien n’est encore joué. Opération réussie. Mais le plus dur commence: convaincre ceux qui n’étaient pas à Villepinte. Reportage.

« La majorité silencieuse va faire mentir les prévisions du petit monde parisien. » La majorité silencieuse, ce sont les quelques dizaines de milliers de militants venus à Villepinte pour le méga-meeting de Nicolas Sarkozy. Et le « petit monde parisien » que fustigeait en ouverture Jean-François Copé, ce sont tous ceux, journalistes compris, qui relaient les mauvais sondages pour le candidat-président.

A Villepinte, ce dimanche, il fallait casser le thermomètre, celui qui dit que la fièvre de 2007 n’a toujours pas gagné la majorité de la population. Il le fallait pour regonfler les militants présents avant qu’ils ne repartent tracter dans leurs circonscriptions.

Cette mission a été remplie avant même le discours de Nicolas Sarkozy. « Ce ne sont pas les sondages qui feront les élections. Ils sont faux, il ne faut pas y croire », affirme Paul, un jeune militant venu de l’Oise. Et ce n’est certainement pas Alexandra, venue de Corrèze, qui le contredira. Elle aussi pense qu’ils ne reflètent pas la réalité de l’opinion française. « Ils sont là pour exercer une influence », croit-elle savoir.

Alexandra connait bien le favori des sondages, François Hollande, car il est aussi le président du Conseil général de son département. « Je vois la situation de la Corrèze, cela me motive d’autant plus. Quand je vois ce qu’il a fait, je me dis que la France ferait le mauvais choix si elle l’élisait président de la République « .

« Quand je vois cette mobilisation, je ne peux pas ne pas y croire »

Pas de place au désespoir, donc. Plusieurs raisons peuvent encore pousser une majorité de Français à choisir le 6 mai prochain Nicolas Sarkozy plutôt que François Hollande:  » Sa gestion de la crise plaide pour un second mandat, car on s’en est quand même bien mieux sorti que d’autres pays », avance Antonia. Son ami, Alexis complète: « Toutes les réformes engagées pendant cinq ans ont besoin d’être poursuivies ».

Mais la principale raison qui les pousse à imaginer un second quinquennat de Nicolas Sarkozy, c’est cette ferveur autour du candidat. « Quand je vois la mobilisation autour de lui, et surtout les milliers de personnes réunis ici, je ne peux pas ne pas y croire », confie un militant.

L’UMP a beaucoup misé sur la grande messe de Villepinte pour regonfler le moral des troupes et les persuader qu’elles ne sont pas seules. Qu’elles comptent même des relais dans le show-biz’: ont défilé Gérard Depardieu, Christian Clavier, Enrico Macias, ou Maud Fontenoy. Présente également, Bernadette Chirac est montée à la tribune pour soutenir Nicolas Sarkozy.

Le discours du candidat a achevé de galvaniser l’immense salle de Villepinte. « On va gagner! On va gagner! », ont hurlé les militants.
Certains élus restent tout de même sceptiques. Une parlementaire affirme ainsi attendre de ce meeting qu’il unisse les élus autour de la candidature de Nicolas Sarkozy: « Pour l’instant, il n’y en a pas assez autour de lui. Il manque d’élus de terrain, par exemple les maires de grandes communes ou de députés, qui derrière jouent leur réélections. » Cette même parlementaire se plaint de ne pas avoir de tracts, d’affiches à distribuer. « En face, ils ont le fascicule avec les 60 propositions de Hollande. Nous, nous n’avons rien à présenter. » Si, depuis ce meeting, un peu d’optimisme.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

Pour une révision des accords de Schengen

Le président français Nicolas Sarkozy a prôné une révision des accords de Schengen et menacé de « suspendre la participation » de la France si un « gouvernement politique de Schengen » n’était pas mis en place « dans les douze mois ».

« Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation. Ils doivent être révisés. Il faut mettre en oeuvre pour Schengen une réforme aussi structurelle que celle que nous venons de mettre en oeuvre pour l’euro », a lancé le président-candidat, pour qui « on ne doit pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules mains des technocrates et des tribunaux ».

« Dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l’Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d’intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale », a mis en garde M. Sarkozy.

« Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant, comme on peut sanctionner un Etat de la zone euro qui ne remplirait pas ses obligations », a fait valoir M. Sarkozy.

Il a plaidé pour « des instruments de gestion des crises qui permettent d’assister les pays confrontés à des circonstances exceptionnelles et un front commun dans la lutte contre l’immigration clandestine ».

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