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Sarkozy manifestement en campagne sur France 2

Stagiaire Le Vif

Absence d’opposants politiques, déchéance de nationalité et ambitions pour 2017 ; Nicolas Sarkozy était hier soir sur le plateau de Italique »Des Paroles et Des Actes »sur France 2. Retour sur une soirée en mode pré-électoral.

Jeudi soir, l’émission Des paroles et des actes recevait Nicolas Sarkozy. L’émission animée par David Pujadas est généralement consacrée à une personnalité du monde politique.

Cette semaine, ce fut au tour de l’ex-président de la République d’exposer, durant deux heures, ses vues sur l’actualité du moment en répondant aux questions de ses interlocuteurs. Si, de coutume, la majorité d’entre eux sont choisis pour leur appartenance à la classe politique, voire leurs contradictions avec l’invité, l’émission d’hier a fait exception à la règle en sollicitant cinq citoyens normaux. Ceux-ci ont pu poser leurs questions à un Nicolas Sarkozy « très heureux de débattre avec les Français », à défaut d’autres alternatives. Voici ce qu’on retiendra de son passage sur le plateau de DPDA.

Les membres du gouvernement déclinent

Emmanuel Macron (Ministre de l’Economie), Christiane Taubira (ancienne Ministre de la Justice et Garde des Sceaux), Marisol Touraine (Ministre de la Santé) ou Jean-Marie Le Guen (Secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement). Autant de noms contactés au préalable pour venir débattre face à Nicolas Sarkozy, invitation qu’ils ont finalement déclinée. Des absences que l’actuel président des Républicains a attribuées à des « consignes » venues de l’Elysée. Cela n’a pas manqué de faire réagir David Pujadas, qui a précisé que Sarkozy lui-même a également refusé d’autres personnalités proposées par la rédaction, comme le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis ou l’ex-ministre Robert Badinter. Des choix que M. Sarkozy n’a pas jugé pertinents dans le contexte actuel.

La cigarette comme nouveau cheval de bataille

Parmi les nombreux sujets qui jalonnent son projet politique, Nicolas Sarkozy met désormais l’accent sur la vente des paquets de cigarettes soi-disant neutres. « Les cigarettes restent en vente mais au prétexte qu’on ne met pas de marque, on va moins vendre? C’est une plaisanterie », a-t-il déploré. Un message adressé directement à la ministre de la Santé. « Ça peut tuer les voitures. Je propose à Mme Touraine de supprimer les marques des voitures. […] Ce n’est pas une plaisanterie », a-t-il ajouté.

La polémique sur « le mariage pour tous »

À l’automne 2014, Nicolas Sarkozy avait suscité la critique en affirmant, lors d’un discours de campagne, vouloir abroger la loi Taubira sur la légalisation du mariage homosexuel. Une déclaration qu’il évoque dans son livre, « La France pour la vie », en précisant ne pas vouloir réanimer le débat. « L’homosexualité est une affaire difficile et sensible qui engage la souffrance de beaucoup de personnes », a-t-il déclaré. J’ai toujours cru qu’on ne choisissait pas son identité sexuelle. On ne la choisit pas, on choisit de l’assumer ». Avant de poursuivre ; « je suis né hétérosexuel, je n’en ai aucun mérite et qu’on soit homo ou hétéro, on a besoin d’amour. Comme l’amour a besoin d’une reconnaissance sociale ».

Le flou sur sa candidature

S’ils sont de moins en moins nombreux en France à douter de son prochain engagement dans la course à la présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy n’a pourtant pas encore officiellement dévoilé ses plans. Il a toutefois confirmé que le mois de septembre 2016 devrait lever une partie du voile sur ses ambitions réelles. Un programme qu’il avait déjà laissé sous-entendre au moment de son retour sur la scène publique. Pourquoi une telle date ? Parce qu’elle coïncidera avec son départ à la tête du parti Les Républicains, chose qu’il ne peut envisager plus tôt sous peine de créer de l’instabilité en interne.

Un soutien à la déchéance de nationalité

Alors que le débat, sensible, sur la révision de la Constitution s’est tenu ce vendredi à l’Assemblée Nationale, M. Sarkozy a à nouveau souligné sa conviction dans la déchéance de la nationalité française pour toutes les personnes reconnues coupables de crimes graves sur le territoire. Avec une retenue toutefois ; son refus d’une réforme qui créerait des citoyens apatrides, ce qu’appuie la dernière version du texte présentée aujourd’hui aux parlementaires.

Une seule et même retraite pour tout le monde

Envisager une importante réforme des retraites, tel est l’un des grands axes de la politique Sarkozy s’il revient à l’Elysée. Comme précisé en début d’émission, il souhaite imposer une nouvelle forme de calcul des retraites, basée sur un alignement des domaines privé et public. Cela reviendrait, pour les salariés, à calculer le montant de leurs vieux jours non plus sur les six derniers mois de travail, mais bien sur les 25 meilleures années de carrière. Autre point : une révision de la durée du temps de travail, actuellement de 35 heures partout en France, qui serait adaptée à chaque entreprise en particulier. Avec un salaire proportionnel au nombre d’heures prestées par semaine, au taux normal et sans majoration.

Ses prestations à l’étranger rémunérées

Enfin, la discussion a abordé le sujet des fameuses conférences que Nicolas Sarkozy a menées dans plusieurs pays étrangers et pour lesquelles il a perçu une rémunération. « On devrait être heureux que pour une fois un Français soit invité à s’exprimer à l’étranger plutôt que ce soit l’inverse », a rétorqué l’ex-président, pour qui une telle pratique ne soulève pas d’objection, malgré les dires de ses opposants qui ne voient pas cela d’un très bon oeil.

Guillaume Alvarez

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