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Sandy : Obama au chevet des sinistrés

Barack Obama, à six jours de la présidentielle, veut agir en capitaine de navire dans la tempête et sera mercredi dans le New Jersey, un Etat littoral qui, comme New York, s’est attelé à l’immense tâche de la reconstruction après le passage du cyclone Sandy.

Après avoir fait 67 morts dans les Caraïbes, le bilan s’est alourdi mercredi à 49 morts en Amérique du Nord avec la découverte de 6 nouvelles victimes à New York.

Le président américain qui a, de facto, suspendu sa participation à la campagne depuis lundi, est attendu dans l’après-midi dans cet Etat dévasté où Sandy a touché terre lundi soir.

Conscient du danger d’apparaître indifférent aux souffrances de ses compatriotes, sept ans après l’ouragan Katrina dont la cote de confiance de son prédécesseur George W. Bush avait beaucoup pâti, M. Obama veut de toute évidence projeter l’image d’un dirigeant tenant fermement la barre.

Sur place, il rejoindra le gouverneur républicain Chris Christie, l’un des principaux lieutenants de son rival Mitt Romney, « pour inspecter les dégâts de la tempête, parler à des habitants (…) et
remercier les membres des services d’urgence », a détaillé la Maison Blanche.

Mercredi matin, la Grosse Pomme s’est réveillée dans des embouteillages monstres et, signe symbolique de la reprise vaille que vaille des affaires, son maire Michael Bloomberg, a sonné à 09H30 (14H30 heure belge) la cloche de la réouverture de Wall Street.

Avec le redémarrage progressif de deux de ses aéroports, du trafic des bus et de certains commerces, New York retrouvait un vernis de normalité.

Mais plus de 500.000 foyers restaient sans électricité dont la moitié à Manhattan. Les écoles étaient toujours fermées ainsi que la quasi-totalité des tunnels et le métro était encore sous l’eau. Il faudra des jours pour revenir à la normale, ont averti les autorités.

L’ouragan, a souligné son maire a atteint une « intensité historique », confiant avoir vu des scènes de désolation rappelant « les images que nous avons pu voir de la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

Pour la première fois en 39 ans d’existence, la grande parade d’Halloween prévue mercredi a été annulée à New York, le tracé de l’événement étant en partie privé de courant.

Les organisateurs du légendaire marathon de la ville, qui doit accueillir 47.000 coureurs dimanche, étudiaient quant à eux les transformations à apporter à la course pour qu’elle puisse se tenir dimanche.

Sandy a également soumis à rude épreuve 11 autres Etats de la côte nord-est des Etats-Unis où 7.400 gardes nationaux étaient toujours mobilisés pour dégager les routes, vider les maisons inondées ou prêter main forte aux victimes.

Plus de six millions de foyers étaient toujours sans électricité et ces coupures pourraient durer plusieurs jours, selon les autorités.

Le réseau téléphonique et ferroviaire subissait encore de nombreuses perturbations et 2.800 vols étaient annulés dans les aéroports de la côte.

L’alerte déclenchée sur la plus vieille centrale nucléaire américaine après le passage de l’ouragan Sandy a été levée mercredi tandis que des vapeurs légèrement radioactives ont pu être émises sur un autre site affecté par les intempéries, a-t-on appris auprès des opérateurs.

Les trois réacteurs mis à l’arrêt pour raisons de sûreté restent par ailleurs hors service, selon les mêmes sources.

M. Romney, de son côté, a décidé de reprendre pleinement sa campagne pour tenter de déloger M. Obama, un objectif réaliste vu l’étroitesse des écarts dans les derniers sondages.

Mercredi, il doit participer à trois réunions électorales en Floride, un des Etats clés qui décideront du résultat de l’élection le 6 novembre.

A Tampa, il s’est abstenu d’attaquer frontalement le président, ce qui aurait pu être mal perçu au moment où M. Obama sera vu en train de se pencher au chevet des sinistrés, qui plus est aux côtés de M. Christie.

M. Romney a transformé mardi un rassemblement de campagne dans l’Ohio (nord) en opération humanitaire en faveur des victimes de Sandy, même si une vidéo politique à sa gloire a été diffusée au début.

Les républicains ne sont pas les seuls à faire campagne: même si le président est en retrait du combat politique, le vice-président Joe Biden et l’ex-président Bill Clinton sont toujours sur le terrain pour lui.

Les deux équipes continuent aussi à se combattre par publicités, communiqués et tweets interposés, chaque camp ironisant sur le « désespoir » que trahissent les achats de publicité dans des Etats a priori acquis.

Obama promet un soutien « sur le long terme » aux sinistrés

Le président des Etats-Unis Barack Obama a promis aux sinistrés de Sandy que l’Etat fédéral les soutiendrait « sur le long terme », après avoir inspecté les dégâts de l’ouragan meurtrier sur la côte du New Jersey.

« Nous serons là sur le long terme », a affirmé M. Obama au côté du gouverneur de l’Etat, Chris Christie, dans un refuge situé dans la ville de Brigantine, non loin d’Atlantic City au sud de New York. « Nous ne tolèrerons aucune bureaucratie. Nous allons faire en sorte que vous obteniez de l’aide aussi vite que possible », a ajouté le président. « Mon message principal est que le pays tout entier a vu ce qui s’était passé. Tout le monde sait à quel point le New Jersey a été durement touché », a affirmé M. Obama en assurant aux sinistrés qu’il « pensait à eux et priait ».

« La priorité à l’heure actuelle est de rétablir le courant. Et dès que le courant sera rétabli (…) il y aura évidemment du nettoyage » à faire, a encore dit M. Obama, qui avait auparavant survolé en hélicoptère avec M. Christie la côte atlantique de son Etat, ravagée par l’ouragan qui s’est abattu lundi et mardi sur le nord-est des Etats-Unis.

Le Vif.be, avec Belga

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