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Russie : Un centre pour réhabiliter Staline

Le Vif

Des communistes russes ont ouvert à Penza, dans le centre de la Russie, un « centre Staline » pour « réhabiliter le nom » de l’ancien dictateur et promouvoir son action à la tête de l’Union soviétique.

« Nous avons ouvert notre Centre pour laver le nom de Staline après des décennies de calomnies », a expliqué à l’AFP son directeur Guéorgui Kamnev, député local et patron du Parti communiste de la région de Penza. Ce « centre Staline » occupe les deux étages d’un immeuble en plein centre de Penza, une ville de plus de 500.000 habitants située à 600 km au sud-est de Moscou et où le PC reste très actif avec 15% des sièges au parlement régional. « Certes, la période stalinienne a fait nombre de victimes innocentes, ce sont des erreurs à ne jamais répéter », concède-t-il.

« Mais le stalinisme est aussi synonyme de grandeur du pays, de protection sociale, de succès scientifiques et culturels et de victoire lors de la Seconde Guerre mondiale », estime M. Kamnev. La mission du centre est d’attribuer des bourses à des étudiants en histoire, distribuer des affiches et des portraits de Staline en ville, organiser conférences, tables rondes, festivals et soirées littéraires consacrées aux acquis du stalinisme.

Les autorités russes ont depuis la chute de l’URSS une position ambivalente à l’égard de Staline: officiellement dénoncé pour la Terreur d’État qu’il a orchestrée dans les années 30 et jusqu’à sa mort en 1953, il est toujours enterré devant le Kremlin, sur la place Rouge. Son nom est toujours révéré par de nombreux Russes qui mettent en avant son rôle dans la défaite de l’Allemagne nazie face à l’URSS.

Un Russe sur deux considère que les « grands objectifs » réalisés par l’URSS justifiaient les sacrifices imposés au peuple par Staline, et en 2012, ce dernier est arrivé en tête d’un sondage sur les grandes personnalités russes. Ces derniers mois, deux bustes et un monument à Staline ont été inaugurés.

Dans le même temps, les autorités ont adopté en août une nouvelle politique sur le travail de mémoire des crimes des années 1930, reconnaissant que la réhabilitation des victimes des purges staliniennes n’était « pas terminée ».

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