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Russie : le parti de Poutine a la majorité absolue

Le parti Russie unie de Vladimir Poutine obtient la majorité absolue à la chambre basse du Parlement (Douma) avec 238 députés sur 450, selon les chiffres « de la répartition préliminaires des mandats » annoncés ce lundi par la commission électorale.

Le Parti communiste, deuxième des législatives de dimanche, aura 92 députés, le parti Russie juste (centre-gauche) 64 et le parti libéral-démocrate (nationaliste) 56, en vertu des règles de répartition des sièges de ce scrutin à la proportionnelle, a indiqué Vladimir Tchourov, le président de la commission électorale centrale.

Selon des résultats portant sur 75% des bureaux de vote, le parti Russie unie a remporté les élections de dimanche avec 49,99% des voix, le Parti communiste, principal mouvement d’opposition à la chambre basse du Parlement (Douma), 19,35% des voix, le parti Russie juste 12,98% et le parti libéral-démocrate 11,80%.

Le résultat de Russie unie marque toutefois une nette baisse de popularité de la formation de M. Poutine qui avait obtenu 64,3% des suffrages au précédent scrutin en 2007.

Un recul pour la démocratie, selon des opposants

Fraudes massives pendant le scrutin, blocage de plusieurs sites web indépendants, obstacles au travail d’observateurs et de certains journalistes… les législatives de dimanche constituent un net recul pour la démocratie en Russie, selon plusieurs opposants.

« On ne peut pas parler d’élection, en raison des fraudes massives et organisées de manière systématique par le parti au pouvoir. Il vaut mieux ne pas utiliser ce mot », a déclaré à l’AFP Sergueï Kovalev, ancien prisonnier politique à l’époque soviétique et aujourd’hui critique du Kremlin.

Dimanche, plusieurs sites web d’opposition impliqués dans la dénonciation des fraudes ont été victimes d’une mystérieuse attaque, apparemment bien concertée, qui les ont rendus inaccessibles. « Ces attaques ont été organisées par le Kremlin », estime Zoïa Svetova, journaliste d’opposition, dont l’hebdomadaire The New Times a vu son site bloqué.

Autre victime de cette opération, l’ONG Golos, qui avait mis en place un site interactif intitulé La carte des fraudes répertoriant plus de 5.000 cas, pour la plupart imputés au parti au pouvoir Russie unie.

« Cette élection se distingue des précédentes par l’ampleur des fraudes et des pressions. On a le sentiment qu’une très grosse falsification est en cours », a affirmé à l’AFP Mme Svetova, membre d’un groupe d’observateurs qui surveille notamment la pratique dite du « manège », où des groupes d’électeurs sont transportés d’un endroit à un autre pour voter plusieurs fois.

Au sein de l’opposition, certains estiment que ces élections témoignent aussi d’une prise de conscience accrue d’une partie de la population.

Le Vif.be, avec Belga

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