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Reynders réclame une enquête indépendante sur les violences au Congo

Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a réitéré vendredi sa « profonde préoccupation à l’égard du climat de violence en République Démocratique du Congo » et exhorté tous les acteurs à ne pas faire usage de violence. Il a rappelé la responsabilité première des forces de sécurité pour maintenir l’ordre public de manière proportionnée.

Face à la gravité des faits qui se sont produits cette semaine, il a par ailleurs appelé au lancement sans délai d’une enquête indépendante. « La Belgique demande à ce que la responsabilité individuelle des personnes impliquées dans les faits de cette semaine soit examinée », a-t-il indiqué vendredi par voie de communiqué.

Pour le ministre des Affaires étrangères, une solution à la crise ne peut être trouvée que « de manière pacifique, par un dialogue réellement inclusif et dans le respect de la Constitution ». La Constitution congolaise interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter. Son mandat expire le 19 décembre mais le chef de l’Etat ne semble pas vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.

En Flandre, des voix se font entendre en faveur d’une plus grande fermeté de la Belgique à l’égard du régime du président Kabila. Aux yeux de la N-VA, parti de la coalition fédérale, la Belgique doit adopter un discours clair: le temps du président Kabila est révolu et celui-ci ne peut briguer un troisième mandat. « L’appel initial au calme et à la retenue du gouvernement belge est compréhensible: nous ne voulons pas mettre en danger nos propres concitoyens au Congo. Mais cela ne doit pas nous empêcher d’avoir une position claire: la République démocratique du Congo a droit à un avenir sans Kabila », a déclaré le député Peter Luyckx dans un communiqué.

L’organisation flamande 11.11.11 demande au chef de la diplomatie belge d’en faire plus. L’enquête doit être menée par des rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, réclame-t-elle. La Belgique doit également s’engager en faveur de sanctions individuelles prises par l’Union européenne contre les auteurs de la répression. Le 20 juillet, le parlement fédéral a voté une résolution pressant la RDC d’organiser des élections dans le respect de sa Constitution.

Le texte demande au gouvernement de geler l’aide bilatérale directe au Congo si la date des élections prévue par la Constitution n’est pas respectée. Le parlement envisage des sanctions ciblées (interdictions d’entrée sur le territoire et gels d’avoirs) à l’encontre d’auteurs de violences et de violations des droits de l’homme.

Il demande au gouvernement de plaider pour de telles initiatives sur la scène européenne et internationale, sans exclure la Belgique puisqu’il est précisé, au terme d’un compromis entre majorité et opposition, que le gouvernement ne doit « pas hésiter à instaurer lui-même de telles sanctions ». Un député de l’opposition avait alors fait remarquer que des hauts responsables congolais possédaient des avoirs en Belgique.

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