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Reynders: « la Belgique disposée à en faire plus en Centrafrique »

Le Vif

La Belgique est disposée à faire davantage au profit de la Centrafrique, à la fois militairement et financièrement, pour favoriser un « redémarrage » à terme du pays, plongé dans une crise sans précédent, a indiqué mercredi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.

« On va examiner maintenant sur le plan bilatéral, au-delà de ce qu’on fait à travers les agences onusiennes et l’Union européenne, ce que l’on peut faire par le biais de la Coopération (au développement) et/ou la prévention des conflits au département des Affaires étrangères », a-t-il dit à quelques journalistes à l’issue d’un entretien avec la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, en marge du 4e sommet UE-Afrique.

Selon M. Reynders, la Belgique est aussi prête à participer, notamment avec des forces spéciales, à l’opération militaire de l’Union européenne en Centrafrique (Eufor-RCA), qui a été lancée mardi mais « à condition d’avoir un financement partagé ».

Le gouvernement a aussi débloqué en 2013 un million d’euros en faveur des personnes déplacées en République centrafricaine (RCA) par le biais de l’Unicef et ce montant a été porté à quatre millions d’euros cette année via le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a rappelé le ministre.

La RCA a adressé des demandes à la Belgique et plus largement à l’UE en matière d’aide budgétaire, afin de « remettre en route l’administration » défaillante après des mois de violences.

Depuis un an, l’ancienne colonie française, l’un des pays parmi les plus pauvres de la planète, traverse une crise sans précédent avec des violences interreligieuses et des centaines de milliers de déplacés.

La crise en Centrafrique s’invite en ouverture du sommet à Bruxelles Des dirigeants européens et africains, emmenés par la France, ont discuté mercredi de l’aide supplémentaire à apporter à la Centrafrique pour l’empêcher de sombrer encore plus dans la violence, au lendemain de la décision de l’UE d’y déployer sa mission militaire.

La crise dans ce pays africain « constitue une préoccupation majeure », du fait d’une « accélération de la dynamique de la violence » entre Chrétiens et Musulmans, et de l’extension « du cycle d’actes de représailles à l’ensemble du territoire », a souligné le président du Conseil de l’UE, Herman Van Rompuy en ouvrant ce mini-sommet. Il a souligné le potentiel déstabilisateur pour la région, alors que les capacités d’accueil de l’afflux de réfugiés des pays voisins « atteignent leurs limites ». « D’avantage d’efforts et contributions restent nécessaires pour soutenir le travail crucial » des forces internationales sur place, a-t-il souligné.

Participant à cette réunion, qui ouvrait le 4e sommet UE-Afrique à Bruxelles, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a pour sa part souligné qu’il pressera « tous les pays d’envisager de fournir les troupes supplémentaires nécessaires, et des fonds ». L’ONU prévoit de déployer d’ici la mi-septembre 12.000 soldats et policiers en Centrafrique pour prendre le relais de la force africaine (Misca) présente sur place aux côtés des 2.000 soldats français de l’opération Sangaris.

A son arrivée à la réunion, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a souligné son soutien à cette intervention, s’affirmant « très préoccupé » par les violences « spécialement contre les communautés chrétiennes ».

Co-président de cette réunion, qui s’inscrit dans la continuité de celle tenue à Paris en décembre, le président français François Hollande, avait mis en garde, mardi, contre la « volonté de groupes hostiles au processus de pacification », estimant que « les musulmans sont directement visés ». Il venait de s’entretenir avec la présidente de transition de Centrafrique, Catherine Samba Panza.

Cette dirigeante a fait devant le parterre plus large réuni à Bruxelles un point des besoins de son pays, tant en matière de sécurité et d’assistance humanitaire, qu’en vue de reconstruire un embryon d’Etat.

L’UE s’est de son côté résolue mardi à lancer sa mission militaire Eufor-RCA, retardée par les atermoiements des Etats-Membres. Le déploiement de cette force d’un millier d’hommes pour sécuriser l’aéroport et certains quartiers de Bangui doit prendre toutefois plusieurs semaines. L’implication des forces de paix déjà sur place, dans la recrudescence des violences qui ont coûté la vie à cinquante personnes depuis ce week-end, a encore accru l’inquiétudde internationale.

Des soldats tchadiens venus rapatrier des compatriotes avaient tiré samedi sur la foule, tuant au moins 24 personnes. Le Premier ministre centrafricain, André Nzapayaké, a affirmé mercredi qu’ils ripostaient à une attaque, comme le soutenait la force africaine, Misca, alors qu’une controverse grossissait sur les circonstances du drame.

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