Alexander De Croo et Didier Reynders. © BELGA/Eric Lalmand

Reynders et De Croo au Congo: un déplacement délicat

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Didier Reynders et Alexander De Croo ont entamé ce week-end leur visite conjointe de quatre jours en RDC. Un déplacement délicat au lendemain du coup de froid entre Kinshasa et la communauté internationale.

Kinshasa et Goma. La capitale, à l’ouest de la RDC, et la ville symbole des années de guerre et de violence, dans l’Est du pays. Telles sont les deux étapes prévues par le tandem libéral Reynders-De Croo au cours de leur séjour congolais, entamé ce week-end. Habitué de l’Afrique centrale depuis plus de trois ans en tant que chef de la diplomatie belge, Didier Reynders fait profiter de son expérience Alexander De Croo, ministre de la Coopération au développement, en fonction depuis octobre dernier.

Cette visite de quatre jours se déroule alors que Joseph Kabila vient de hausser le ton face à la communauté internationale. Convoqués à son bureau à la mi-février, une vingtaine d’ambassadeurs, dont le chef de la mission de l’ONU en RDC, ont écouté le président congolais leur annoncer que son pays renonçait à tout soutien des casques bleus pour mener une offensive armée contre les quelque 1500 à 2000 rebelles hutu rwandais FDLR, disséminés depuis vingt ans dans l’est du Congo. Kabila a jugé « irrespectueux » que la Monusco, la force de l’Onu au Congo, demande le remplacement de deux généraux à la tête de l’opération. Ces deux généraux, récemment nommés au Nord-Kivu pour coordonner l’offensive « Sokola 2 », sont soupçonnés par l’ONU de graves violations des droits de l’homme.

Un écran de fumée?

L’ONU a laissé à Kinshasa jusqu’au 13 février pour nommer d’autres chefs. Un ultimatum qui a heurté les autorités congolaises, qui parlent de « chantage », « comme si la RDC avait été placée sous tutelle des Nations unies ». Selon Kinshasa, aucun rapport accablant les généraux en question ne lui a été transmis. Mais à New York, des diplomates émettent des doutes sur la volonté de Kabila de mener le combat contre les rebelles hutu. Ils laissent entendre que toute cette agitation pourrait être un écran de fumée destiné à justifier un report des opérations militaires, qui auraient dû commencer le 29 janvier.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire