Gaza © BELGAIMAGE

Retour au calme à Gaza après la pire flambée de violences depuis 2014

Le Vif

Le calme est revenu mercredi dans la bande de Gaza et les localités israéliennes avoisinantes au lendemain de la pire flambée de violences depuis la guerre de 2014, qui avait fait resurgir le spectre d’un nouveau conflit.

Le coordonnateur des Nations unies pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a d’ailleurs averti que les dernières violences montraient « combien nous sommes chaque jour au bord de la guerre ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait plus tôt affirmé que l’armée avait infligé « le coup le plus dur depuis des années » aux groupes armés palestiniens à Gaza. Elle « a réagi avec force aux tirs en provenance de Gaza en attaquant des dizaines de cibles terroristes ».

L’armée israélienne a indiqué avoir frappé au total mardi et mercredi avant l’aube 65 positions des groupes armés palestiniens dont le Hamas qui gouverne Gaza, en représailles aux tirs d’une centaine de roquettes et d’obus contre son territoire, dont certains ont été interceptés par les systèmes de défense aériens.

Trois soldats israéliens ont été blessés, selon l’armée. Les autorités du Hamas n’ont pas fait état de victimes dans l’enclave palestinienne coincée entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée et qui a connu depuis 2008 trois guerres entre Israël d’une part, le Hamas et ses alliés dont le Jihad islamique de l’autre.

Dans la journée de mercredi, aucun tir de roquette n’a été enregistré et l’armée de l’air israélienne a cessé ses raids sur la bande de Gaza.

– Trêve? –

Dès mardi soir, le Jihad islamique a annoncé un accord de cessez-le-feu associant également le Hamas, par le truchement de l’Egypte, intermédiaire historique entre Israël et les factions palestiniennes.

L’Egypte, ancienne puissance dominante à Gaza, est l’un des deux seuls pays arabes à avoir signé la paix avec Israël.

Khalil al-Hayya, l’adjoint du chef du Hamas à Gaza, a confirmé une trêve obtenue grâce à « des médiateurs ».

Des responsables israéliens ont néanmoins démenti la conclusion d’un cessez-le-feu mais l’un d’eux, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a dit qu’Israël ne mènerait pas de nouvelles frappes si les tirs cessent à partir de Gaza.

Dans un rare communiqué conjoint mardi, les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont revendiqué les tirs de dizaines de projectiles contre Israël, en riposte selon elles à des attaques israéliennes contre leurs positions, dont l’une a tué trois membres du Jihad islamique dimanche.

L’escalade de mardi a suivi des semaines de violences le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, en marge d’une mobilisation palestinienne appelée la « grande marche du retour ».

Au moins 122 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis cette date, la majorité dans des violences le long de la barrière de sécurité israélienne.

– Proposition américaine bloquée –

Israël et le Hamas et ses alliés observaient depuis 2014 un cessez-le-feu tendu, régulièrement remis en cause par des accès de tensions.

Ni Israël ni le Hamas, affaibli et isolé, ne passaient jusqu’alors pour avoir intérêt à une escalade.

Mais diplomates et experts soulignent combien l’enfermement de Gaza soumise aux blocus israélien et égyptien, la crise économique qui y sévit et l’absence d’horizon politique rendent la situation volatile.

« Ce dernier cycle d’attaques est un avertissement à tous sur combien nous sommes chaque jour au bord de la guerre », a affirmé le coordonnateur des Nations unies pour le Proche-Orient Nickolay Mladenov, qui s’exprimait par vidéo depuis Jérusalem lors d’une réunion à New York du Conseil de sécurité, convoquée à la demande des Etats-Unis, grand allié d’Israël.

Le Koweït a bloqué une proposition américaine visant à adopter une déclaration condamnant avec force les tirs palestiniens contre l’Etat hébreu, en faisant valoir qu’il avait présenté son propre projet de résolution pour résoudre la crise. Dans son texte, il appelle à envisager « des mesures pour garantir la sécurité et la protection de la population civile palestinienne » dans les Territoires palestiniens et la bande de Gaza.

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a elle affirmé que « le peuple de Gaza n’a pas besoin de la protection d’une source externe. Le peuple de Gaza a besoin d’être protégé du Hamas ».

Les Américains avaient bloqué ces dernières semaines deux autres ébauches de déclaration exprimant l’inquiétude du Conseil à propos des violences à Gaza, illustrant les divisions de l’organe de l’ONU sur le conflit israélo-palestinien.

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