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La France détaille enfin à la Belgique son offre de partenariat autour du Rafale, pour remplacer les F16

Le Vif

Des officiels français ont pour la première fois détaillé mardi au ministère belge de la Défense la proposition de « partenariat approfondi et structurant » fondé sur l’avion de combat Rafale faite à la Belgique – hors appel d’offres officiel – pour succéder aux F-16 belges vieillissants, avec l’offre de participer au programme SCAF (système de combat aérien du futur) européen.

Des membres du cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly, sont venus à Bruxelles présenter à leurs homologues, à l’invitation de la partie belge, pour « faire un point de situation » sur les propositions françaises faites en septembre dernier au ministre de la Défense, Steven Vandeput, ont-ils indiqué lors d’une rencontre avec quelques journalistes. Cette proposition ne se limite pas à la fourniture de 34 Rafale – dont potentiellement certains en version Marine, capables d’opérer depuis le porte-avions Charles de Gaulle -, et la participation au développement futur de l’appareil au sein d’un partenariat de gouvernement à gouvernement dans le cadre d’une relance de l’Europe de la Défense, un thème cher à la France.

Elle comprend aussi un partenariat « organique » entre les forces aériennes des deux pays en « mettant en commun un certain nombre de capacités » (entraînement, soutien opérationnel, utilisation de l’espace aérien, etc.) et un partenariat technologique et industriel à la fois dans le cadre du programme Rafale et de ses évolutions à venir et pour la préparation du futur, via une participation au programme SCAF, actuellement à l’état de projet franco-allemand sous la conduite de l’avionneur français Dassault, avec une concrétisation attendue à l’horizon 2040.

Le Rafale est un avion multirôle, capable de remplir l’ensemble des missions dévolues à une force aérienne, selon les collaborateurs de Mme Parly. Avec 250.000 heures de vol, dont 15.000 effectuées en opérations, c’est un avion « mature », dont les coûts d’exploitation sont connus, mais qui continue à évoluer, ont-ils ajouté. Ils ont aussi évoqué une nouveauté: la possibilité pour la Défense – qui ne l’a pas demandé dans l’appel d’offres (en jargon, un « Request for Government Proposal » ou RfGP) lancé en mars 2017 – d’acquérir des Rafale en version Marine. « Nous avons considéré qu’il était important d’ouvrir ce sujet de discussion: la possibilité existe pour la Belgique en plus d’opérer depuis des bases belges et à l’étranger d’un porte-avions. Nous avons proposé ce partenariat-là », a affirmé l’un d’eux sous le couvert de l’anonymat.

Il a expliqué que le fait « pour un certain nombre de pilotes belges » d’opérer depuis un porte-avions – la France dispose d’un bâtiment de ce type, le Charles de Gaulle, actuellement en chantier de rénovation – permettrait de s’affranchir de bases terrestres fixes. « C’est option que l’on donne à nos collègues, que personne d’autre ne propose, ce n’est pas une obligation », a-t-il souligné.

L’offre française porte aussi sur le développement futur du Rafale, proposé dans sa version F3R mais pouvant évoluer vers le standard F4 aux alentours de 2024 et qui devrait rester en service jusque vers 2060, la France prévoyant encore d’en commander vers 2030. Cela donnerait, selon Paris, à la Belgique un poids dans l’évolution future du Rafale « sans commune mesure avec ce qui peut être envisagé » pour les autres avions en lice pour ce marché d’un montant initial de plus de 3,5 milliards d’euros: le F-35 Lightning II du groupe américain Lockheed Martin et l’Eurofighter Typhoon du consortium européen éponyme.

Le gouvernement français propose enfin d’associer dans la foulée la Belgique au programme du Système de combat aérien du futur (Scaf) européen. Les deux rivaux de toujours, Airbus et Dassault Aviation, ont convenu fin avril de développer ensemble ce système devant mêler avion de combat futur et drones et qui doit assurer à terme la souveraineté européenne en matière de défense. La venue de la délégation française à Bruxelles a eu lieu « à la demande du Premier ministre » Charles Michel, selon le cabinet de M. Vandeput.

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