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RDC: les forces de l’ordre bouclent les abords du Parlement

Les forces de l’ordre congolaises bouclaient hermétiquement lundi matin les abords du Parlement à Kinshasa, où l’opposition a appelé à manifester pour protester contre le projet de loi électorale en cours d’examen, a constaté une journaliste de l’AFP.

En liant la tenue des prochaines élections législatives et présidentielle aux résultats du recensement général devant commencer cette année, ce projet est susceptible d’entraîner un report des scrutins censés avoir lieu fin 2016 et le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, à la tête de la RDC depuis 2001, au-delà du terme de son mandat. Peu avant 08H00 (même HB), des centaines de policiers et de soldats de la Garde républicaine (GR), armés, empêchaient tout passage dans un large périmètre autour du Palais du peuple incluant les sièges de plusieurs partis politiques d’opposition. Sur les grands axes menant au quartier Gombe, où se trouvent administrations et ministères, on pouvait voir des policiers et soldats à chaque carrefour, alors qu’un hélicoptère militaire patrouillait dans le ciel. L’examen du projet de loi électorale adopté samedi soir par les députés devait commencer lundi au Sénat. Kinshasa attendait aussi lundi la visite du président angolais José Edouardo dos Santos, qui devait rencontrer son homologue Joseph Kabila. Dans un communiqué, l’Union pour la Nation congolaise (UNC), troisième parti d’opposition au Parlement, a dénoncé le déploiement des policiers autour de son quartier général. « 26 personnes dont deux leaders, Vital Kamerhe et Jean-Claude Muyambo se trouvent bloqués dans ce bâtiment où ils préparaient la première grande offensive de l’opposition » lundi, écrit le parti.

Ancien président de l’Assemblée nationale et ex-meilleur allié de M. Kabila, M. Kamerhe, président de l’UNC, est aujourd’hui un de ses opposants les plus bruyants. Chef d’un petit parti qui appartenait également à la majorité présidentielle, M. Muyambo a rejoint récemment l’opposition en reprochant au président sa volonté de sa maintenir au pouvoir. Jeudi, un collectif formé autour de membres des trois principaux partis de l’opposition avait appelé les habitants de Kinshasa « à occuper massivement » le Parlement lundi pour faire obstacle au projet de révision de la loi électorale. Vers 08H30, non loin d’un barrage policier, une centaine de jeunes gens sans signe d’appartenance à un quelconque parti politique scandaient des slogans hostiles au président Kabila et lui demandaient d’abandonner le pouvoir, selon une journaliste de l’AFP.

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