Lubumbashi. © Belga

RDC: la mairie de Lubumbashi renonce à un accueil populaire du président Kabila

La ville de Lubumbashi, fief de l’opposant congolais Moïse Katumbi, a renoncé à réserver un accueil populaire au président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a-t-on appris mercredi de source officielle.

M. Kabila est attendu jeudi à Lubumbashi, deuxième ville de la RDC (dans le sud-est du pays). « Il n’y aura pas de grande mobilisation populaire, le président de la République viendra comme d’habitude », a déclaré le maire de Lubumbashi Jean-Bosco Sanguza à l’AFP, sans autre précision.

Tôt le matin à la télévision publique, la mairie de Lubumbashi (capitale de l’ex-province du Katanga) avait invité les habitants à se rendre « nombreux » jeudi à l’aéroport et à se masser le long des artères de la ville pour accueillir le chef de l’État, qui a fêté ses 45 ans le 4 juin.

La visite présidentielle intervient près de trois semaines après le départ à l’étranger de M. Katumbi sous la menace d’un procès pour atteinte à la sûreté de l’État.

Candidat déclaré à la présidentielle censée se tenir avant la fin de l’année, M. Katumbi, propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe de Lubumbashi, a quitté le pays le 20 mai, officiellement pour suivre des soins.

L’annonce de la manifestation populaire voulue par la mairie avait été diversement appréciée en ville, où certains commerçants n’ont pas caché redouter des « tracasseries » de la part des autorités s’ils préféraient garder leur boutique ouverte plutôt que de se rendre à l’aéroport.

« Pourquoi imposer aux enfants et aux travailleurs de se rendre à l’aéroport? » s’est interrogé un habitant sous le couvert d’anonymat en cette période d’examens scolaires. « Le président n’a pas besoin de tout ça », s’est indigné un autre.

En novembre, selon le correspondant de l’AFP à Lubumbashi, les autorités avaient imposé des amendes aux commerçants ayant refusé de se rendre à une réunion publique organisée à l’occasion de la prise de fonction des commissaires spéciaux nommés par l’exécutif pour administrer provisoirement les nouvelles provinces issues du découpage du Katanga.

M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et M. Katumbi, passé à l’opposition en septembre, sont tous deux originaires de cette région. Le climat politique est très tendu depuis des mois en RDC, où tout indique que l’élection présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année ne sera pas organisée dans les temps.

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