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RDC: l’ONU s’inquiète d’une mobilisation militaire du M23 autour de Goma

Le Vif

Le gouvernement congolais et les rebelles du M23 mobilisent des forces supplémentaires autour de Goma (est de la République démocratique du Congo) au moment où des pourparlers de paix entre les deux camps piétinent, ont indiqué lundi des responsables de l’ONU.

Des négociations de paix à Kampala entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 sont suspendues et les deux parties s’accusent mutuellement d’être responsables du blocage.

L’envoyé spécial de l’ONU en RDC, le diplomate allemand Martin Kobler, a averti le Conseil de sécurité que les forces gouvernementales et rebelles s’étaient « considérablement renforcées » autour de lu chef-lieu du Nord-Kivu, Goma.

Il a accusé le M23 de chercher à recruter des jeunes gens parmi des groupes de réfugiés rentrant en RDC. Parmi les quelque 200 combattants du M23 qui se sont réfugiés à la mission de l’ONU à Goma, beaucoup affirment avoir été recrutés en Ouganda mais « surtout » au Rwanda, a-t-il souligné. L’ONU et Kinshasa accusent le Rwanda et l’Ouganda d’aider militairement le M23, ce que ces deux pays démentent.

Informations « alarmantes » sur des renforts militaires

L’envoyée spéciale de l’ONU pour la région des Grands Lacs, l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, a elle aussi fait état d’informations « alarmantes » sur des renforts militaires autour de Goma. Cette situation rend encore plus « essentiel » un accord à Kampala, a-t-elle affirmé.

Les négociations achoppent notamment sur la question d’une amnistie pour les combattants du M23 coupables d’exactions.

« Les parties ont du mal à s’accorder sur certains problèmes difficiles dont l’amnistie, le désarmement et l’intégration » des membres du M23, a expliqué Mme Robinson, mais elles « ont accepté de se retrouver bientôt pour surmonter leurs divergences ».

Soutenu par la communauté internationale – et la Belgique -, Kinshasa refuse d’accorder l’amnistie à quelque 80 dirigeants du M23 et s’oppose à ce que ces hommes puissent faire de nouveau partie des Forces armées de la RDC (FARDC).

Pour Mme Robinson l’amnistie ne doit pas s’appliquer aux dirigeants du M23, inculpés par la Cour pénale internationale de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, viols de masse et recrutement d’enfants-soldats.

Par contre, les ex-rebelles devraient pouvoir être intégrés dans l’armée congolaise « au cas par cas », à condition qu’ils prêtent serment d’allégeance au gouvernement, a-t-elle estimé.

« Retenue maximale sur le terrain »

L’ONU et les envoyés spéciaux de la communauté internationale (Etats-Unis, Union européenne et Union africaine) ont publié lundi un communiqué exhortant les deux parties « à faire preuve d’une retenue maximale sur le terrain pour permettre la conclusion de leur dialogue ».

Les négociations de Kampala avaient repris le 10 septembre après plusieurs mois d’arrêt, sous la pression des chefs d’Etat de la région des Grands Lacs.

Selon des diplomates, des membres du Conseil se sont déclarés inquiets de la mobilisation militaire autour de Goma. Mme Robinson a demandé au Conseil de « maintenir la pression » pour que les négociations aboutissent et a indiqué que le président rwandais Paul Kagame avait envoyé un message au M23 l’invitant à reprendre les négociations.

Toujours selon des diplomates, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a appelé M. Kagame pour « l’encourager à faire pression sur le M23 ». M. Kerry avait rencontré M. Kabila fin septembre à New York, en marge de la 68ème Assemblée générale de l’ONU.

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