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RDC: crise dans le premier parti d’opposition

Le premier parti d’opposition en République démocratique du Congo (RDC), l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), s’est enfoncé davantage jeudi dans une crise interne, avec l’annonce d’une sorte de putsch par les secrétaires généraux adjoints du parti.

« Suite au désaveu de M. (Bruno) Mavungu par la base de l’UDPS (qui remonte au 13 novembre dernier « pour incompétence, passivité et suivisme », ndlr), les secrétaires généraux adjoints, membres du bureau, vont désormais gérer le parti et conduire ses activités au quotidien conformément aux recommandations statutaires », a annoncé l’un d’eux, Aimé Ilunga Ntanga, dans un communiqué adressé à l’agence BELGA. M. Ilunga a également annoncé que dorénavant le parti allait occuper le terrain politique en donnant sa position et les orientations du parti sur toutes les questions du jour et tous les événements ». « Le parti doit désormais être remis sur les rails et se rendre visible en comptant sur ses propres capacités et ses propres efforts pour se mettre en ordre de bataille », ajoute le communiqué, qui fait référence à une conférence de presse tenue mercredi à Kinshasa. M. Ilunga a encore annoncé la tenue d’un « grand meeting populaire » qui sera organisé par l’UDPS à Kinshasa le dimanche 21 décembre 2014 à partir de 15h00 à Kamina, dans la commune de Kalamu. Ce meeting doit être l’occasion de développer le nouveau programme du parti. Ce nouveau rebondissement dans la vie mouvementée de l’UDPS intervient alors que son président, l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba, se trouve en « convalescence » en Belgique depuis plusieurs mois. Il a convoqué à Bruxelles son secrétaire général désavoué par la base du parti, Bruno Mavungu. Ce dernier doit donner vendredi après-midi à Bruxelles une conférence de presse en compagnie d’un autre responsable contesté de l’UDPS, Félix Tshisekedi Tshilombo, fils du président et secrétaire du parti chargé des relations extérieures auquel les militants du parti reprochent « de s’être accaparé de l’appareil du parti pour exercer toutes les fonctions en son sein ». Etienne Tshisekedi, 82 ans depuis dimanche, est un vétéran de la politique congolaise – il avait été ministre de la Justice en 1960, peu après l’indépendance de l’ex-Congo belge avant de devenir opposant au maréchal Mobutu Sese Seko puis à Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel chef de l’Etat. Il s’est auto-proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2011 et ses partisans le qualifient de « président élu » de la République démocratique du Congo (RDC). Mais les résultats officiels de ce scrutin controversé et entaché de fraudes avaient donné la victoire au président sortant Joseph Kabila.

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