© REUTERS

RDC: accord sur les élections, reprise du dialogue politique jeudi, pas de date pour le scrutin

Le Vif

Les négociateurs du « dialogue national » congolais ont annoncé mercredi à Kinshasa avoir trouvé un accord sur la « séquence des élections » à venir en République démocratique du Congo, mais sans fixer de date

Cet accord doit permettre la reprise des travaux de ce forum jeudi après-midi. La délégation de l’opposition avait suspendu sa participation au dialogue lundi en faisant valoir une divergence de vue « non négociable » avec la majorité sur la priorité à accorder à l’élection présidentielle.

Aux termes de l’accord, « la présidentielle, les législatives nationales et les législatives provinciales (…) se dérouleront exactement le même jour », a déclaré à la presse le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, comodérateur du dialogue pour le compte de la Majorité présidentielle.

« Nous avons retenu d’un commun accord que la séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales (…) doit se passer le même jour », a confirmé Vital Kamerhe, comodérateur de la frange minoritaire de l’opposition ayant accepté de dialoguer avec le pouvoir.

Les deux parties ont indiqué qu’elles laisseraient le soin à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de fixer la date à laquelle se tiendront ces scrutins en fonction du temps nécessaire à la constitution de listes électorales fiables.

Avant la suspension des travaux, la délégation de l’opposition insistait pour « tenir en priorité la présidentielle ». La majorité, au contraire, affirmait qu’il faudrait tenir cette élection après l’organisation de tous les autres scrutins en retard.

Le « dialogue national » est censé trouver une voie de sortie à la crise politique liée à la non-tenue attendue de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année et devant permettre de trouver un successeur au président Joseph Kabila, dont le mandat expire le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.

Sur l’avenir du chef de l’État (au pouvoir depuis 2001), M. Thambwe a déclaré à la presse que celui-ci resterait en fonctions au-delà du 20 décembre comme l’y autorise un arrêt rendu en mai par la Cour constitutionnelle.

« Il n’y a aucun doute là-dessus », a-t-il dit, ajoutant que la majorité était favorable à la constitution d’un gouvernement élargi à des membres de l’opposition.

M. Kamerhe, a laissé entendre pour sa part, que la question du maintien de M. Kabila après le 20 décembre n’avait pas encore été tranchée mais que la responsabilité de la non-tenue de la présidentielle dans les temps prévus par la Constitution incombait au gouvernement et que celui-ci devait par conséquent « tomber ».

Avant l’annonce de l’accord, la Lutte pour le changement (Lucha), mouvement de jeunes indignés né dans l’est du pays et se présentant comme non partisan, avait présenté son « ultime solution » pour permettre la tenue de la présidentielle avant la fin du mandat de M. Kabila.

En l’absence de fichier électoral fiable, la Lucha propose que l’identification et l’inscription des électeurs ait lieu en même temps que le vote, sur « un ou deux jours ».

S’adressant à la « classe politique », la Lucha a dit espérer qu’elle saurait saisir sa proposition comme une « dernière occasion » de « revenir sur la voie de la sagesse » plutôt que d’entraîner le pays dans une période incertaine de suspension du cadre constitutionnel, mais son appel n’a pas été entendu par les participants au dialogue.

Rassemblée autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, la majeure partie de l’opposition a appelé à manifester dans tout le pays lundi 19 septembre pour exiger la convocation des électeurs aux urnes, et le départ de M. Kabila le 20 décembre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire