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RD Congo: le trafic d’or rapporte 500 millions de dollars par an aux rebelles

Les rebelles du M23 exportent illégalement 12 tonnes d’or par an en dehors des frontières congolaises, dénonce l’organisation Enough Project. L’ONG appelle l’ONU à prendre des mesures.

À l’ombre des difficiles négociations pour la paix au Congo, les rebelles du M23 amassent des millions. Le groupe armé actif dans l’Est du pays s’est allié avec des gangs locaux pour contrôler les mines d’or de la région et organiser le trafic de 12 tonnes du précieux métal. Ce commerce représente 500 millions de dollars par an, selon un rapport publié jeudi par le groupe antigénocide Enough Project, basé à Washington. Cette activité lucrative permet au M23 de financer les brutales attaquent qu’ils mènent dans une République Démocratique du Congo en péril.

« Le plus important conflit lié aux minerais » En mars dernier,après s’être rendu, l’ancien chef des M23, Bosco Ntaganda, a été transféré à La Haye à sa demande, pour être jugé par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre. Un détail qui n’a pas entravé les affaires du groupe. Le numéro 2 des M23, Sultani Makenga, a rapidement formé des alliances avec d’autres brigades armées à l’est du Congo, mais aussi avec des partenaires militaires et financiers, pour relancer le trafic d’or, ravivant de fait ce qu’Enough Project décrit comme le « plus important conflit lié aux minerais dans l’Est du Congo ».

Frontières poreuses

Grace à ce réseau, le M23 déjoue la régulation internationale en faisant passer des tonnes d’or par les frontières ougandaises et burundaises, explique l’organisation. Le minerai est ensuite revendu aux Emirats Arabes Unis puis déversé sur le marché mondial. L’ONG appelle le Conseil de Sécurité de l’ONU à prendre des mesures pour éviter que les règlementations internationales soient encore bafouées par le mouvement rebelle. Il en va de l’avenir économique de l’est du Congo, mais aussi de la sécurité de la population, souligne le rapport. Le commandant Sultani Makenga, au centre de ce trafic, est aussi suspecté d’être le plus important recruteur d’enfants soldats.

Hélène Pillon

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