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Randonner au Congo, défi des nouveaux aventuriers

« Bike for Comequi » s’est achevé ce week-end à Goma : une rando à pied et à vélo qui a réuni une centaine de Belges tout au long du lac Kivu. Récit.

Une arrivée triomphale à travers la ville de Goma (Nord Kivu), encadrés par la police locale, dans un tintammarre de cris d’encouragement, de sirènes et de klaxons : la centaine de participants belges à la randonnée organisée par l’association Comequi garderont un souvenir fort de leur trajet de 170 km, à vélo pour les uns, à pied (en partie) pour les autres. D’autant que les autorités locales ont mis un point d’honneur à bien accueillir ces Européens qui ont bravé la mauvaise réputation sécuritaire du Congo. Le périple avait débuté le 29 mai à Bukavu, avant une étape sur la grande île d’Idjwi, restée à l’écart de toutes les guerres.

Directeurs d’entreprise, banquiers, entrepreneurs, assureurs, avocats, sportifs (dont Jacques Borlée), tous avaient répondu de manière enthousiaste à la proposition de Comequi, qui soutient les caféiculteurs du Kivu, de montrer un « autre Congo ». Et ces aventuriers du 21e siècle n’ont pas été déçus : par monts et par vaux, sur les sentiers et les pistes surplombant le majestueux lac, ils ont ouvert des yeux écarquillés sur ce pays qu’ils découvraient souvent pour la première fois, choqués par tant de pauvreté, mais admiratifs face à l’énergie et la débrouillardise de toute une population.

Chaque coureur évoluait à son rythme, et on pouvait à tout moment troquer le vélo pour la marche, voire reprendre son souffle dans la voiture-balai. Les plus sportifs ont cravaché ferme sous les regards aussi curieux qu’enthousiastes d’une myriade d’enfants scandant « Jambo ! » (bonjour, en swahili) ou quémandant quelque cadeau. Les participants ont pu visiter les activités soutenues par l’asbl: plantations et station de lavage de café, tables de séchage, pépinières, jardins potagers et cantines scolaires, bibliothèque et cinéma, hôpital…

« Il n’y a pas que des guerre et des viols au Congo. On peut aussi s’y balader cool, mais il faut le faire de manière organisée, pas en hitchhiker (autostoppeur) », déclarait le maitre d’oeuvre du projet, Eric de Lamotte, à l’entame du périple. L’organisation, en tout cas, relevait d’un défi titanesque : reconnaissance et fléchage du parcours, édition des roadbooks, montage et démontage des tentes, service repas assuré par une cuisine mobile venue de Lubumbashi, connexions avec bateaux et autres pirogues locales. Et tous étaient chaque fois à l’heure.

En outre, des ravitaillements en eau, biscuits et bananes étaient prévus le long du parcours, tandis que des mécanos suivaient pour réparer les vélos cassés et les remplacer si nécessaire. Des 4X4 avec médecins fermaient le convoi. Le tout sur des pistes défoncées : tous n’auront vu de bitume qu’à Goma, et sur quelques kilomètres en amont.

« Bike for Comequi » relevait d’un projet à la fois sportif, social et solidaire. Grâce à leurs réseaux, les participants ont apporté plus de 320.000 euros pour l’association. Une deuxième édition en 2018 ? Rien n’est encore décidé. Mais les amateurs se bousculent déjà.

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