© Belga

Rajoy : « Nous avons atteint une situation limite » en Catalogne

Le Vif

« Nous avons atteint une situation limite » en Catalogne, a déclaré vendredi le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy pour expliquer les mesures exceptionnelles envisagées par Madrid afin de suspendre l’autonomie de cette région en réponse au référendum sur l’indépendance.

« Vous comprendrez que c’est difficile pour un pays, pour un gouvernement de l’UE, quand on piétine la loi, quand on piétine l’Etat de droit (…) en organisant un référendum » d’autodétermination malgré son interdiction par la justice, a affirmé M. Rajoy à l’issue d’un sommet de l’UE à Bruxelles.

« Vous comprendrez que nous avons atteint une situation limite », a-t-il fait valoir.

« Nous avons été très prudents, nous avons tenté par tous les moyens de ne pas parvenir à une situation difficile », a insisté le chef du gouvernement espagnol, qui a refusé de révéler la teneur des mesures que son gouvernement doit prendre samedi pour « revenir à la légalité » et à « la normalité institutionnelle » en Catalogne.

En suspendant l’autonomie de la région, comme le prévoit un article de la Constitution encore jamais utilisé, Madrid espère reprendre en main la situation dans cette région où vivent 16% des Espagnols.

Le président séparatiste Carles Puigdemont a encore prévenu jeudi que le Parlement catalan pourrait voter une déclaration unilatérale d’indépendance faute de dialogue avec l’Etat central.

Une responsable du Parti socialiste (PSOE), dans l’opposition, a confirmé vendredi que le gouvernement envisageait en priorité d’organiser des élections anticipées en Catalogne, en reprenant en main cette compétence.

Ces élections anticipées pour renouveler le Parlement régional – dominé depuis septembre 2015 par les indépendantistes qui avaient obtenu 47,8% des suffrages – pourraient être organisées dès janvier 2018, selon cette responsable, Carmen Calvo.

A Bruxelles, M. Rajoy a assuré bénéficier du « soutien » de ses homologues européens. Il a aussi rappelé que les mesures d’exception envisagées étaient décidées « en concertation » avec le PSOE, le principal parti d’opposition, et les libéraux de Ciudadanos, également dans l’opposition.

« L’objectif fondamental est de revenir à l’application de la loi, on ne peut pas voir une partie du pays où la loi ne s’applique pas, où la loi n’existe pas », a-t-il déclaré.

« Le gouvernement a fait beaucoup de tentatives pour sortir » de l’impasse, a-t-il assuré, rejetant vertement la responsabilité de la crise actuelle sur les dirigeants séparatistes.

« Nous sommes arrivés à cette situation parce qu’ils ont voulu que nous arrivions à cette situation », a ajouté M. Rajoy.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire