Hervé Falciani © Reuters

Qui est Hervé Falciani, celui qui fait trembler les riches?

Le Vif

Qui est celui par qui est arrivé le scandale SwissLeaks, véritable cauchemar de HSBC ? Lanceur d’alerte, chevalier blanc ou simple mythomane ?

Âgé aujourd’hui de 43 ans, Hervé Falciani est rentré le 14 mars 2006 à la succursale monégasque de HSBC comme informaticien. Avant, il était croupier de Casino. Ce « dragueur de piscine », comme le décrit Le Monde, aime le poker et les femmes et ment abondamment sur sa vie. Or c’est justement ce personnage flou qui se retrouve au coeur des secrets de l’une des plus puissantes banques mondiales privées puisqu’on lui demande de mettre en place un outil qui va faciliter les échanges entre la banque et ses clients lors d’un changement de système. C’est à ce moment que Falciani aurait découvert une faille grâce à des données de production non cryptées. Jérôme Charlot, chef de projet chez HSBC PB, rappelle dans le journal Le Monde: « Il (Falciani) devait supprimer les données, une fois l’intégration terminée. » Au vu du scandale, cela n’aurait pas été fait. Le principal intéressé admet qu’il a bel et bien volé les données, mais que pour que cela soit possible il a bénéficié de complicités internes.


Fraude fiscale chez HSBC : qui est le lanceur d… par lemondefr

Une version que les enquêteurs suisses, qui le poursuivent pour espionnage économique et industriel, mettent en doute suite aux nombreux revirements de l’informaticien dans ses déclarations.

S’il jure aujourd’hui qu’il est un lanceur d’alerte seulement motivé par un certain idéalisme, il semble que l’intention première ne soit pas si louable. Si l’on en croit les aveux que son ancienne maitresse a faits à la police suisse à la fin de 2008, dans un premier temps la motivation semblait surtout vénale, ou plus platement, il voulait « vendre ce produit et faire du business » pour financer son divorce . Toujours selon elle « il espérait tirer près de 1000 dollars par nom révélé ». Pour Falciani, ces démarches devaient permettre de financer la création d’un logiciel de « data mining ». Plus tard, il contactera également les services secrets britanniques et allemands ainsi que le fisc français, sans pour autant, semble-t-il, leur demander de l’argent.

Il remet au fisc français 5 DVD contenant les fameuses données tout en acceptant de collaborer avec la justice française. Ce qu’on appellera plus tard les listes Lagarde. Des listes deviennent des noms et suscitent l’intérêt international. Un an plus tard, la Belgique entre en piste lorsque la ministre française transmet les données qui concernent les Belges permettant au fisc belge d’ouvrir des enquêtes. Le Royaume-Uni, l’Espagne, la Grèce et l’Italie feront de même.

Se sentant en danger en France, Falciani, sur les conseils des Américains, se rend en Espagne où il sera arrêté et placé en détention sous la bonne garde de 8 gardes du corps et d’un gilet par balle durant 5 mois et demi. Il sera relâché en 2013, mais séjourne toujours à Madrid avec le régime de protection de témoins développé par les États-Unis.

Il serait aussi venu en aide à l’Argentine et l’Inde dans leur lutte contre la fraude. En ce moment, selon ses dires, il ne vivrait que de CDD et assure être au chômage alors qu’il aurait pu gagner beaucoup d’argent. L’alerte lancée, il souhaite seulement disparaître et changer de vie.

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