Benoit Hamon © AFP

Qu’est-ce que le mouvement du 1er juillet de Benoît Hamon ?

Stagiaire

L’ex-candidat PS aux élections présidentielles françaises a lancé son propre mouvement.

Il n’y a pas qu’en Belgique que les querelles intestines déchirent le Parti socialiste. En France, le parti de la rose est définitivement fané. Ainsi, les rangs du Parti socialiste français ne cessent de se rétrécir : le dernier dissident en date n’est autre que l’ex-candidat malheureux aux élections présidentielles, Benoît Hamon. « J’ai décidé de quitter le parti socialiste », a déclaré l’ex-député des Yvelines devant 11.000 sympathisants venus assister au lancement de son nouveau mouvement, le M1717 (mouvement du 1er juillet).

Pour peser sur la scène politique – d’autant plus que l’offre à gauche est multiple -, l’ancien ministre de l’Education nationale s’est entouré de nombre de figures intellectuelles et politiques. C’est ainsi que l’essayiste Raphaël Glucksmann et le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, se sont succédé sur la scène afin de partager leurs attentes de ce mouvement qu’ils veulent citoyen avant tout. Ensuite, un direct sur Skype a été établi avec Yanis Varoufakis, l’ex-ministre des Finances de la Grèce. De quoi lever toute ambiguïté sur la ligne économique anti-libérale que le nouveau mouvement espère incarner. Sur l’échelle politique nationale, et quoiqu’en retrait, Yannick Jadot et Cécile Duflot sont venus apporter leur soutien au désormais ex-socialiste. De ses amis frondeurs lors du précédent quinquennat, Régis Juanic et Mathieu Hanotin ont également rejoint ses rangs.

Cependant, existe-t-il un espace politique à occuper entre la gauche libérale de La République en marche !, la gauche socialiste et celle radicale de la France insoumise ? Oui, estiment le fondateur du mouvement et ses proches. « Etre de Gauche c’est être vraiment progressiste en refusant la concurrence sans fin des uns contre les autres qui profitent à une infime minorité et fragilisent le plus grand nombre », estime-t-on sur le site officiel du mouvement. Concrètement, sur le plan économique, Benoît Hamon vise à ressusciter la mesure-phare de son programme lors des primaires de la Belle alliance populaire, à savoir le revenu universel. En outre, il s’attache à taxer les entreprises qui remplacent des hommes par des robots afin de financer la formation professionnelle qui aiderait les premiers à se convertir dans un autre milieu du travail. A l’échelle internationale, le mouvement se démarque de la France insoumise par son attachement revendiqué à la construction européenne. Cohérent avec la ligne défendue lors des élections présidentielles, Benoît Hamon défend des positions écologiques compatibles avec celles de ses soutiens d’Europe Ecologie Les Verts.

Reste à savoir qu’officiellement, le mouvement ne compte qu’un seul député national, Régis Juanic, et un seul conseiller régional, Benoît Hamon même. Dans ces conditions, il est très difficile de se rendre audible dans l’arène politique française. Raison pour laquelle, le mouvement compte présenter des candidats lors des élections européennes de 2019 et municipales de 2020.

Nidal Taibi

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