Autre allié régional de la Turquie, le mouvement islamiste palestinien Hamas © REUTERS

Putsch déjoué en Turquie: les déclarations de soutien au peuple turc et à Erdogan

Le Vif

L’Union européenne, l’Otan, le Qatar, Israël et la France ont été parmi les premiers samedi à saluer l’échec de la tentative de putsch militaire en Turquie et exprimer leur soutien au peuple et au régime turc du président Recep Tayyip Erdogan, suivis pas de nombreux autres aux quatre coins du monde.

« Je salue le fort soutien montré par le peuple et tous les partis politiques à la démocratie et au gouvernement démocratiquement élu de Turquie », a affirmé Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan dont ce pays est un des membres clés.

De son côté, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a « condamné » la tentative de coup d’Etat et réaffirmé son « soutien total aux institutions démocratiques du pays ».

« L’UE est solidaire de la Turquie et du peuple turc », a ajouté Mme Mogherini dans un communiqué commun avec le commissaire européen à l’Elargissement Johannes Hahn.

Le ministre français des Affaires étrangère Jean-Marc Ayrault a pour sa part souligné que « la population turque a montré sa grande maturité et son courage en s’engageant pour le respect de ses institutions ».

La France « espère que la démocratie turque sortira renforcée » après « la tentative de coup de force contre son ordre constitutionnel et démocratique », a ajouté le chef de la diplomatie française.

A Bruxelles, le gouvernement belge a exprimé « son soutien aux institutions démocratiques en Turquie ». « Le respect des institutions démocratiques en Turquie et le soutien de l’Etat de droit et des libertés fondamentales sont essentiels dans le cadre de la poursuite des relations avec l’UE », ont écrit le Premier ministre Charles Michel et son chef de la diplomatie Didier Reynders dans un communiqué commun.

Le président du Parlement européen Martin Schulz a souligné sur Twitter que « la stabilité du pays est essentielle pour toute la région ».

Autre allié régional de la Turquie, le mouvement islamiste palestinien Hamas

La présidente du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, Marina Kaljurand, ministre des Affaires étrangères d’Estonie, a exprimé son « soutien aux autorités démocratiquement élues » de la Turquie avant d’appeler à « la reprise normale de la vie des institutions ».

Autre allié régional de la Turquie, le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a « dénoncé la tentative ratée de coup d’Etat » et « félicité le peuple et les dirigeants turcs pour avoir réussi à protéger la démocratie ».

Après la récente normalisation de ses relations avec Ankara, Israël a exprimé son soutien au « processus démocratique » et affirmé « compter sur la poursuite du processus de réconciliation entre la Turquie et Israël ».

En Allemagne, qui compte près de 3 millions d’habitants d’origine turque, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le calme dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs villes du pays, comme Berlin ou Essen (ouest), Hambourg (nord), Karlsruhe et Stuttgart notamment.

Respecter les règles de l’Etat de droit

La chancelière allemande Angela Merkel a condamné samedi « de la façon la plus forte » la tentative avortée de putsch contre le président Turc Recep Tayyip Erdogan mais a appelé ce dernier à traiter les putschistes en respectant les règles de « l’Etat de droit ».

« Au nom de tout le gouvernement (allemand), je condamne de la façon la plus forte » la tentative de renverser « avec violence » le gouvernement turc élu, a indiqué la chancelière lors d’une allocution à Berlin. Le traitement « des responsables des événements tragiques de la nuit dernière peut et ne devrait se faire qu’aux termes des règles de l’Etat de droit ».

En Autriche, où la communauté turque est estimée à environ 300.000 personnes, quelque 4.000 manifestants se sont rassemblés dans la nuit devant l’ambassade de Turquie puis dans le centre-ville pour dénoncer la tentative de coup d’Etat.

Des déclarations de soutien au Moyen-Orient

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également engrangé des déclarations de soutien au Moyen-Orient après la tentative de coup d’Etat militaire ratée.

Le Qatar, plus proche allié d’Ankara dans le Golfe, a félicité samedi le président turc pour avoir mis en échec le putsch.

L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a appelé M. Erdogan et l’a « félicité pour le soutien du peuple de Turquie à son régime et contre le coup d’Etat militaire raté », a rapporté l’agence de presse officielle qatarie QNA.

Le Qatar, un riche émirat pétrolier, a signé un accord de défense avec Ankara en 2014 qui comprend l’établissement de bases turques dans l’émirat et des entraînements communs.

Les deux pays soutiennent les rebelles syriens contre le président Bachar al-Assad.

L’Arabie saoudite s’est de son côté « réjoui du retour à la normale en Turquie sous la conduite du président Recep Tayyip Erdogan et de son gouvernement élu », a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Rival régional de l’Arabie saoudite, l’Iran a félicité le peuple turc, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, pour « sa défense de la démocratie et de son gouvernement élu ».

L’émir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah a félicité le président turc pour « la victoire de la démocratie » tandis que Bahreïn rejetait « toute tentative de miner la légitimité constitutionnelle en Turquie ».

De l’aide de Washington

Le président des Etats-Unis Barack Obama a convoqué samedi matin ses conseillers en matière de sécurité et de diplomatie pour évoquer la situation en Turquie après une tentative avortée de putsch, selon un communiqué de la Maison Blanche.

La réunion – fermée à la presse – doit débuter à 14H30 GMT. Le président avait dès vendredi exhorté toutes les parties en Turquie à soutenir le gouvernement turc « démocratiquement élu » du président Recep Tayyip Erdogan.

Les Etats-Unis mènent une importante partie de leurs opérations aériennes contre le groupe Etat islamique à partir de la base aérienne d’Incirlik, et quelque 2.200 militaires américains et personnels civils sont stationnés dans le pays.

Autre affaire délicate, l‘ennemi juré du président Erdogan, Fethullah Gülen est en exil dans une petite bourgade du nord-est des Etats-Unis et le dirigeant turc l’a clairement accusé d’être à l’origine du coup d’Etat.

En déplacement à Luxembourg, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a indiqué que les Etats-Unis vont aider Ankara dans l’enquête sur le putsch déjoué.

Il a aussi demandé aux autorités turques d’apporter les preuves des accusations portées contre Fethullah Gülen.

M. Kerry a précisé que Washington n’avait « pas reçu de demande d’extradition en ce concerne M. Gülen », mais s’attend à « ce que des questions soient posées au sujet de ce dernier ».

Le chef de la diplomatie américaine avait auparavant été en contact direct, vendredi soir au téléphone, avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.

« Nous avons bien sûr invité le gouvernement de Turquie à nous présenter toutes les preuves valides et solides » de l’implication de M. Gülen, a expliqué M. Kerry.

Par ailleurs, on apprend que les missions aériennes américaines contre le groupe Etat islamique depuis la base aérienne turque d’Incirlik ont été suspendues du fait d’une fermeture de l’espace aérien, a indiqué un responsable américain.

Les opérations ont été suspendues « à cause de la fermeture de l’espace aérien » utilisé par ces missions, a indiqué ce responsable à l’AFP sous couvert de l’anonymat.

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