Dans les rues de Bujumbura, juin 2015. © AFP/Landry Nshimiye

Putsch avorté au Burundi: 17 putschistes entendus par le parquet

Le parquet burundais entendait samedi 17 putschistes arrêtés après l’échec de la tentative de coup d’Etat lancée mercredi par le général Godefroid Niyombare, dont on était par ailleurs toujours sans nouvelles, a indiqué l’avocat d’un des prévenus.

Les 17 hommes, parmi lesquels figurent le numéro deux du mouvement, le général Cyrille Ndayirukiye, et les commissaires Zénon Ndabaneze et Herménégilde Nimenya, n’ont pas encore été inculpés, selon l’avocat du général, Me Anatole Miburo. Mais ils sont « accusés de tentative de renversement des institutions », a dit l’avocat.

Il a ajouté que les prévenus avaient été, depuis leur arrestation vendredi, illégalement détenus par les Services de renseignements.

« Ils ont été sérieusement tabassés, particulièrement le général Cyrille Ndayirukiye », a-t-il ajouté, affirmant que les services de renseignements ont forcé le général à enregistrer des aveux publics diffusés sur les ondes de la Radio et télévision nationale burundaise.

Le général Cyrille Ndayirukiye avait annoncé dès jeudi soir à l’AFP l’échec du putsch lancé mercredi contre le président burundais Pierre Nkurunziza. Le commissaire Zénon Ndabaneze avait annoncé tôt le lendemain à l’AFP la reddition des putschistes.

Un haut gradé de la police avait lui affirmé que le général Niyombare avait pris la fuite.

Des ONG évacuent leur personnel expatrié

Des ONG européennes ont évacué samedi leur personnel expatrié au Burundi au lendemain de l’échec d’une tentative de coup d’Etat contre le président Pierre Nkurunziza, a affirmé une source diplomatique.

« Les ONG européennes sont en train d’évacuer leur personnel étranger », a indiqué un diplomate. Il a affirmé que les associations avaient pris cette décision « de leur propre initiative », sans avoir reçu de directives des capitales. Mais il a précisé que ces départs étaient « liés à ce qu’il se passe en ce moment ».

Des journalistes de l’AFP ont eux-mêmes vu un convoi d’une vingtaine de voitures banalisées d’ONG en partance, selon l’un de leurs occupants, pour le Rwanda.

L’aéroport de Bujumbura est officiellement rouvert depuis l’échec vendredi de la tentative de coup d’Etat lancée mercredi par le général Godefroid Niyombare. Mais les avions n’y atterrissent et n’en décollent toujours pas.

Vendredi, les Etats-Unis avaient déjà demandé à leurs ressortissants de quitter au plus vite le pays.

Le département d’Etat avait indiqué avoir ordonné à tout le personnel américain non essentiel et aux membres de leurs familles de quitter le Burundi dès jeudi, quand des combats à l’arme lourde avaient opposé les forces putschistes et loyalistes dans la capitale Bujumbura.

Les putschistes ont reconnu dès jeudi soir l’échec de leur mouvement. Trois au moins des meneurs ont été arrêtés vendredi à l’aube. On était sans nouvelle de leur chef samedi.

Quand la tentative de putsch a été lancée, Bujumbura était déjà secouée depuis plus de deux semaines par des manifestations d’opposants à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, émaillées de heurts parfois violents qui ont fait une vingtaine de morts.

La candidature de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, à un troisième mandat, jugée inconstitutionnelle par ses opposants, a été présentée par le général Niyombare comme l’une des justifications de la tentative de coup d’Etat. Il a accusé le président de se représenter « au mépris » du peuple.

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