Prora © Reuters

Prora, le colosse nazi reprend vie (vidéos)

Le Vif

L’énorme complexe de vacances créé par les nazis au bord de la mer baltique va reprendre vie. Des entrepreneurs réhabilitent le site 70 ans après sa construction.

Cela devait être la plus grande station balnéaire au monde. Planté sur les rives de la mer baltique, l’énorme complexe de Prora, long de 4.5 km végétait depuis la fin de l’Allemagne de l’Est. Ce parc hôtelier riche d’une dizaine de milliers de chambres fut construit par les nazis dans les années 30 sur l’île de Rügen.

Élaboré comme un gigantesque village de vacances destiné à récompenser les citoyens modèles du IIIe Reich, l’ensemble, tout droit sorti de l’imagination de l’architecte nazi Clemens Klotz, était à l’origine composé de huit bâtiments identiques de cinq étages avec au centre une halle gigantesque. Le tout pouvant accueillir 20.000 personnes.

Une partie fut inaugurée trois mois avant le début de la Deuxième Guerre mondiale, mais n’accueillera jamais de vacanciers.

Lorsque la guerre éclate, la construction fut mise à l’arrêt trois ans après son lancement. La plupart des bâtiments n’avaient encore ni fenêtre, ni finitions. Le projet restera en état jusqu’en 1949, date à laquelle l’Allemagne sera séparée en deux. Les communistes est-allemands décident alors d’achever le complexe et de l’utiliser comme baraquement pour leurs troupes.

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Des huit bâtiments d’origine, il n’en reste aujourd’hui plus que cinq dont la plupart étaient laissés à l’abandon. Un véritable paradis pour les amateurs de lieux désaffectés.

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Mais depuis quelques années les choses changent. Une auberge de jeunesse de 400 lits, un centre documentaire et des ateliers d’artistes y ont pris place. Mais, surtout, tous les blocs ont été rachetés par des promoteurs qui souhaitent redonner au lieu sa vocation première. Celle d’une station balnéaire courue. Que ce symbole de la politique nazie soit réhabilité ne plait guère aux Allemands. Beaucoup n’y voient que la rénovation – et en quelque sorte l’aboutissement – d’un projet élaboré par Hitler et auraient préféré sa destruction à sa réhabilitation.

Un malaise qui n’a pourtant pas découragé les promoteurs qui ont désormais entrepris de relancer le projet et s’y sont attelés de bon coeur. Une bonne partie du complexe a déjà été transformé en appartements de luxe dont la moitié serait déjà vendue. Les logements les moins chers s’achèteraient aux alentours de 100.000 euros selon Les Inrocks et seraient très prisés par les pensionnés. Les premiers vacanciers devraient investir les lieux d’ici l’été prochain.

« Sur les huit blocs d’origine, un appartient au gouvernement régional, qui veut le vendre, deux à un investisseur du Liechtenstein et un autre a été démoli. Quatre ont été cédés à différents promoteurs, qui d’ici 2022 devraient les avoir entièrement transformés. » précise le Figaro.

Le malaise autour des lieux n’a pas découragé les promoteurs qui ont entrepris de relancer le projet et s’y sont attelés de bon coeur. Une bonne partie du complexe a déjà été transformé appartements de luxe. Dans l’un d’eux rebaptisé « Prora Solitaire« , les vacanciers ont déjà pris possession des lieux qui arborent dorénavant une façade couleur crème et des balcons, un spa et un restaurant à burger.

Un autre bloc est dans sa phase de finition et ses appartements sont vendus à 95%, en partie grâce aux avantages fiscaux.

On y croise un public urbain chic avec un prix allant de 350.000 euros pour 100 mètres carrés à 650.000 euros pour un loft avec vue sur mer.

Les appartements d’Irisgerd, encore en cours de construction, sont eux vendus à, à la faveur des taux d’intérêt bas et d’avantages fiscaux. L’investisseur a mis un peu plus de 90 millions d’euros sur la table, les prix des logements s’échelonnent de 350.000 euros pour 100 mètres carrés à 650.000 euros pour un loft avec vue sur la mer.

« De l’eau a coulé sous les ponts, le temps était venu de faire quelque chose de bien de Prora » selon Karsten Rarrasch interviewé par le Figaro. « Nous avons assez de lieux de mémoire en Allemagne », juge-t-il.

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