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Procès du convoyeur de fonds Toni Musilin, les mystères d’une affaire qui intrigue.

Toni Musulin est le convoyeur de fonds qui a défrayé la chronique en novembre dernier, par l’audace de son vol. Son procès s’est ouvert ce mardi à Lyon.

Surnommé « Robin des bois » par la presse, l’homme de 39 ans, avait agi à visage découvert. Un casse sans violence qui lui avait presque attiré la sympathie de certains.

Une sorte d’engouement autour d’une affaire mettant en exergue les faiblesses d’un système de sécurité bancaire, à une époque ou les géants des finances sont montrés du doigt.

11.6 millions d’euros ! Telle était la somme contenue dans le fourgon. L’ancien employé de la société suédoise de transports de fonds, s’était volatilisé avec le pactole. De quoi s’offrir une belle place sous les cocotiers… Pourtant, deux jours après le braquage, environ 9 millions d’euros étaient découverts au fond d’un box que le convoyeur avait loué sous une fausse identité.

Et ce n’est qu’après onze jours de cavale que Toni Musulin s’était rendu à la police monégasque, qui ne tarda pas à lui offrir un aller simple pour Lyon. Mais un peu plus de 2.5 millions d’euros étaient manquants.

Le suspens est depuis lors à son paroxysme. Où diable est cette fameuse somme ? Plongé dans un mutisme complet, le convoyeur n’a jusqu’ici jamais révélé le moindre détail concernant le reste du butin. Aucune information non plus concernant ses activités entre le 5 et le 16 novembre.

Mieux encore, il affirme n’avoir dérobé que 9 des 11 millions présents dans le fourgon blindé. Le Renault Kangoo, loué par l’ex-convoyeur pour transvaser le contenu du fourgon blindé, n’aurait pas été assez grand pour charger tout l’argent. Une version contredite par une expertise, rapporte Le Parisien.

Autre élément incohérent dans le scénario de Toni Musulin : sa cavale en deux roues. Le braqueur présumé assure avoir effectué 581 km avec sa moto de location alors que l’expertise menée démontre qu’il a en réalité parcouru plus de 1200 km. Une étape de sa cavale aurait donc été tenue secrète.

Qui plus est une autre histoire, distincte du procès, vient assombrir le tableau du convoyeur. Une « tentative d’escroquerie » à l’assurance datant de mai 2009, où il aurait déclaré le vol avec arme de sa Ferrari, alors que l’accusation conteste la réalité de ce vol. En somme une autre affaire pour laquelle le convoyeur va devoir comparaitre.

C’est donc une audience très médiatique qui devrait s’achever mardi soir ou mercredi, pour un jugement rendu dans la foulée. On attend du procès qu’il lève le voile sur les mystères entourant ce vol pour le moins spectaculaire, et qu’il éclaire les nombreuses zones d’ombre présentes dans l’affaire. Notamment le déroulement de la cavale, et surtout le mystère autour de la cachette de la somme manquante.

Celui qui était, il y a quelques mois encore, considéré par les internautes comme un héros, presque adulé et élevé au statut de star, semble aujourd’hui se retrouver bien seul face à la barre des accusés, un « vol simple » pour lequel il encourt trois ans d’emprisonnement.

LeVif.be avec Belga et l’Express

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