© Belga/AFP

Présidentielles en France : la bataille est lancée

Le 22 avril et 6 mai 2012 se tiendront les élections présidentielles françaises. Même si Nicolas Sarkozy n’a toujours pas annoncé officiellement sa candidature, la bataille est lancée entre le président sortant et le candidat socialiste, François Hollande.

Gauche/Droite : qui aura le dernier mot ?

D’un côté, il y a la gauche incarnant l’approche populaire, la volonté de rassembler les citoyens et de pallier les inégalités et de l’autre, il y a la droite qui semble unie et armée pour affronter ce nouveau scrutin. Sauf que récemment, cette même gauche s’est réjouie de la possible « désunion » des électeurs de droite suite à l’annonce de candidature de Dominique de Villepin (République Solidaire, de tendance droite gaulliste), le 11 décembre dernier. Nombre d’électeurs de droite ayant voté pour Nicolas Sarkozy en 2007 se sentent « déçus » par sa politique et sont prêts à ne pas voter pour lui s’il se présente pour un deuxième mandat. La gauche peut aussi s’appuyer sur sa récente victoire aux élections sénatoriales, la première sous la Vème République.

La droite n’a pourtant pas encore dit son dernier mot : si le gauche a déjà proclamé François Hollande leader lors des primaires socialistes organisées les 9 et 16 octobre 2011, l’UMP n’est pas encore entré en campagne et va miser sur les quelques mois qui lui restent pour convaincre. Autre espoir pour la droite alors que le président actuel est au plus bas dans les sondages, la candidature d’Alain Juppé pourrait être une alternative au sein de l’UMP. Ministre de la Défense puis des Affaires étrangères en 2010 dans le gouvernement de François Fillon, Alain Juppé n’a toutefois pas toujours fait l’unanimité au sein de la population française : scandales, affaires douteuses, mesures maladroites lorsqu’il était le Premier ministre de Jacques Chirac, Alain Juppé devra user d’arguments pour effacer son manque de charisme trop souvent reproché. François Hollande reste chargé d’une double mission : convaincre de son potentiel présidentiel, mais également de celui du PS dans son ensemble marqué par son étiquette de « parti éclaté » et de fait, exempté de toute victoire présidentielle depuis celle de François Mitterrand en 1988.

Et l’UMP saisit toutes les occasions de décrédibiliser la gauche. Suite à la publication d’un article par Le parisien, François Hollande doit faire face à une polémique qui l’accuse d’avoir traité Nicolas Sarkozy de « sale mec ». Le leader de la gauche a pris la parole en affirmant que la violence verbale était exclue de sa politique.

Des rivaux redoutables

Un combat entre deux partis serait trop facile pour un scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Et sûrement peu démocratique. Les Français peuvent compter sur d’autres candidats aux présidentielles de 2012 pour grignoter quelques voix à droite comme à gauche et de ce fait, influer davantage sur le pluralisme politique, gagner des sièges à l’Assemblée nationale et se voir octroyer des rôles politiques plus importants. On pense aux Verts par exemple dont la politique pourrait prendre de l’importance, mais aussi à François Bayrou, candidat du Mouvement Démocrate (MoDem), au centre de l’échiquier politique et troisième au premier tour des élections présidentielles de 2007.

Le danger, autant pour la droite que pour la gauche, est qu’un de ces candidats détrône le PS ou l’UMP à l’issue du premier tour. Comme pour rappeler ce qui s’est passé en 2002 lorsque le second tour s’est organisé autour de Jacques Chirac du RPR (Rassemblement pour la République, de tendance droite) et Jean-Marie Le Pen du FN (Front National, de tendance extrême droite).

Marine Le Pen, qui succède à son père à la tête du FN en 2010 et qui est candidate aux élections présidentielles de 2012, apparaît aux yeux de certains comme porteuse de valeurs plus modérées et de discours plus ouverts dans le maniement de sa politique. Avoisinant les 20% lors du premier tour dans les sondages actuels, Marine Le Pen a su convaincre depuis quelque temps une partie de l’électorat qui n’aurait jamais voté pour le FN au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et dans les années qui ont suivi. Elle aurait donc toutes ses chances pour affronter le candidat de droite ou de gauche lors du second tour et fait de cet accès son premier objectif.

Le Vif.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire