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Présidentielle au Zimbabwe: victoire controversée de Robert Mugabe

Le Vif

Le président sortant Robert Mugabe a été déclaré samedi vainqueur de la présidentielle du Zimbabwe. Mais l’opposition et les Etats-Unis contestent les résultats tandis que l’Europe se dit inquiète des « irrégularités présumées » du scrutin.

Victoire suspicieuse mais victoire officiellement confirmée. Le président zimbabwéen Robert Mugabe au pouvoir depuis l’indépendance dans son pays en 1980 a été déclaré samedi vainqueur de l’élection présidentielle avec 61% des voix dès le premier tour. Son parti obtient aussi la majorité qualifiée des deux tiers à l’Assemblée.

« Je déclare que M. Robert Gabriel Mugabe de la Zanu-Pf a obtenu plus de la moitié des suffrages à l’élection présidentielle et est donc dûment élu président de la République du Zimbabwe à compter de ce jour », a annnoncé la présidente de la commission électorale Rita Makarau.

L’opposition conteste les résultats

Largement battu avec 34% des voix et prié par la communauté d’Afrique australe (SADC) de concéder la défaite malgré des doutes sur « l’honnêteté » du scrutin, son principal rival Morgan Tsvangirai, ne pouvait plus se raccrocher qu’à l’espoir très hypothétique de prouver les fraudes en justice.

« Nous ne participerons pas aux institutions du gouvernement », a-t-il annoncé après une réunion de crise des instances dirigeantes de son parti, le MDC, associé depuis 2009 à l’exercice du pouvoir dans un gouvernement d’union nationale. « Nous irons en justice », a-t-il ajouté, dénonçant « une élection illégale » après avoir fustigé « une énorme farce »

Malaise du côté de l’Occident

Peu après l’annonce, l’Union européenne a immédiatement relativisé la victoire de Robert Mugabe. Avec des mots prudents. « L’Union européenne s’inquiète des irrégularités présumées et de la participation incomplète (au scrutin), ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence », a ainsi déclaré dans un communiqué la représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton.

L’UE va donc « continuer à suivre les développements dans le pays et à travailler avec ses partenaires internationaux dans les semaines qui viennent », a souligné la chef de la diplomatie européenne. Elle a, par ailleurs, encouragé tous les partis politiques au Zimbabwe à « maintenir l’ordre et le calme ». Et félicité les électeurs du pays pour le caractère relativement « pacifique » de ces élections.

De son côté, Londres a émis de « sérieux » doutes quant aux résultats des élections . « Les irrégularités avant les élections et le jour même du scrutin, dont ont fait état les missions d’observateurs, et en contradiction avec les recommandations de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), mettent sérieusement en question la crédibilité de l’élection « , a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères William Hague.

De même, les Etats-Unis remettent en doute la légitimité de Robert Mugabe au poste de président. « Les Etats-Unis ne pensent pas que les résultats annoncés aujourd’hui représentent l’expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen », a indiqué John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, dans un communiqué.

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