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Présidentielle américaine: qu’est-ce qu’une convention nationale?

Repoussée d’un jour à cause de la tempête Isaac, la convention nationale du Parti républicain s’ouvre ce mardi à Tampa, en Floride. La convention nationale démocrate se tiendra, quant à elle, du 4 au 6 septembre à Charlotte, en Caroline du Nord. De quoi s’agit-il exactement?

À quoi sert une convention nationale ?

C’est une grande tradition de la vie politique américaine, qui se déroule l’été précédant chaque élection présidentielle, depuis 1832 pour le Parti démocrate et 1856 pour le Parti républicain. Officiellement, c’est à cette occasion que le candidat et son colistier sont investis par leur parti. Sauf rare exception, le candidat est connu depuis des semaines voire des mois, grâce au système des primaires. L’événement a davantage une portée symbolique désormais, aucune surprise n’est à prévoir. Après avoir pu se diviser dans le passé et à l’occasion des primaires – sauf dans le cas d’un président qui se représente – c’est l’occasion pour le parti de se rassembler en vue de l’objectif de l’élection présidentielle.

Que s’y passe-t-il ?

Les conventions sont des grands shows politiques. À Tampa, 50 000 personnes, dont 15 000 journalistes accrédités, sont attendues dans l’immense salle du Tampa Bay Times Forum. L’investiture officielle étant devenue une formalité, les conventions servent de grandes démonstrations de force et d’unité. Elles bénéficient d’une couverture médiatique nationale, contrairement à la majorité des meetings aux quatre coins du pays. Elles permettent aussi au parti d’annoncer sa ligne politique pour l’élection à venir. L’occasion pour Mitt Romney de clarifier certaines de ses positions?

Les conventions sont retransmises tous les soirs sur les grandes chaînes nationales et en intégralité sur la chaîne câblée C-Span. C’est une excellente tribune pour chaque parti, qui permet de présenter ses différents courants de pensée, ses élus, ses idées, et de s’adresser aux électeurs, notamment à ceux, qui ne suivent pas la politique de très près. Pour autant, l’événement est largement pré-écrit: l’objectif pour les états-majors, est d’éviter la moindre surprise.

Pour marquer les esprits, les Républicains projettent, entre autres, d’afficher le montant de la dette américaine – 15,9 milliards de milliards de dollars (12,7 milliards de milliards d’euros) – évoluant en temps réel. Des séries de discours se tiendront toute l’après-midi mardi, ainsi que mercredi et jeudi soir. Ils constituent un temps fort de la convention. Parmi les personnalités attendues l’ex-secrétaire d’Etat Condoleeza Rice, l’ancien candidat John McCain ou l’épouse de Mitt Romney, qui essaiera d’attirer l’électorat féminin. À suivre aussi, l’intervention d’Arthur Davis, un ex-démocrate soutien d’Obama en 2008.

Ces conventions ont-elles un intérêt à plus long terme?

Lors de la convention nationale démocrate à Boston en 2004, un certain Barack Obama s’était fait remarquer par son discours d’ouverture, qui avait galvanisé l’assemblée. On connaît la suite.

Cette année, dans un rôle similaire, on pourrait retrouver Marco Rubio. Longtemps pressentis comme colistier de Mitt Romney, le jeune sénateur – 41 ans – de Floride est l’un des grands espoirs du Parti républicain et il ne serait pas surprenant de le voir candidat en 2016 ou 2020. C’est lui qui sera chargé d’introduire le discours du candidat Romney jeudi soir, point final et point d’orgue de la convention. C’est un exercice difficile, car Rubio devra séduire, voire briller, sans occulter le candidat du parti!

LeVif.be avec L’Express

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