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Présidentielle américaine: Obama et Romney soumis aux questions des électeurs

Ce sont les électeurs qui posent les questions mardi soir lors du deuxième débat présidentiel américain: un format qui laisse la porte ouverte à l’imprévu, une perspective éprouvante pour les candidats à trois semaines de l’élection présidentielle.

Ni le président Barack Obama, ni son opposant républicain Mitt Romney, désormais à égalité dans les sondages, ne sont des grands fans de ce format, qu’adorait à l’inverse Bill Clinton.

Depuis des mois, les électeurs sont souvent au mieux pour eux un décor: dans les meetings, tous acquis à leur candidat, ils agitent docilement drapeaux et pancartes au moment choisi par les organisateurs des campagnes.

Mais mardi soir, les électeurs qui poseront les questions de politique intérieure et étrangère, à l’université d’Hofstra sur Long Island (Est de New York), sont des indécis, choisis par l’institut de sondage Gallup.

Dans ce genre de format, tout compte, et avant tout l’interaction avec la salle. La gestuelle, le regard, peuvent être aussi importants que le fond du discours.

Lors du premier débat début octobre, Barack Obama avait semblé surtout soucieux d’en finir, les yeux souvent baissés, quasi-passif face à un Mitt Romney très en forme, détendu et connaissant ses dossiers sur le bout des doigts.

Obama doit donc impérativement faire mieux durant ces 90 minutes. Son entourage a promis quelqu’un de « solide, passionné et énergique ». Un candidat « ferme mais respectueux ».

Car pas question d’être agressif, soulignent les experts. Il ne devra pas non plus sembler condescendant ou professoral, deux qualificatifs qui lui sont souvent associés par ses détracteurs.

Les électeurs veulent du respect, et des perspectives. Ils veulent savoir ce que leur proposent les deux hommes qui veulent diriger le pays pour les quatre ans qui viennent.

Pour Mitt Romney, qui a réussi à changer la dynamique avec le premier débat, le risque est autre. Ses critiques le décrivent comme un multi-millionnaire déconnecté des réalités quotidiennes des Américains. Il apparaît souvent distant, pressé. Il va devoir montrer qu’il n’est pas seulement une machine électorale qui parle comme l’homme d’affaires qu’il était, mais un candidat capable de « connecter » avec tout un chacun.

Il a donc tout particulièrement travaillé sa gestuelle, pour essayer de paraître proche de son audience. Et il devra soigner l’électorat féminin, qui lui préfère encore Barack Obama, même si l’écart semble s’être réduit dans les derniers sondages.

Dans la salle du débat, qui sera suivi en direct par des dizaines de millions d’Américains, les deux hommes seront libres d’aller et venir sur la petite scène où sont installées leurs deux chaises. Le public sera assis sur trois rangs semi-circulaires autour d’eux.

Candy Crowley, la journaliste de CNN qui anime le débat, devait choisir mardi matin parmi les questions du public. Il y a 20 ans, pour le premier débat de ce type, la journaliste Carole Simpson (ex ABC) n’avait pas su les questions à l’avance.

Une douzaine au final devraient être retenues. Les candidats auront deux minutes chacun pour y répondre, avant une minute de discussion ouverte.

C’est la première fois en 20 ans qu’une femme anime un débat présidentiel, et Candy Crowley, 63 ans, qui couvre la politique depuis plus de 25 ans, a encore ajouté au stress des équipes de campagne en affirmant qu’elle entendait jouer pleinement son rôle de modératrice.

En relançant si nécessaire les candidats qui essayeraient de botter en touche.

Avec Belga

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