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Présidence belge : Yves Leterme accueilli avec chaleur à Strasbourg

Les principaux groupes politiques du parlement européen ont accueilli avec chaleur le premier ministre belge Yves Leterme venu présenter à Strasbourg les grandes lignes de la présidence belge de l’Union. Ils ont été séduits par le profil pro-européen et communautaire réaffirmé de la Belgique, mais également soucieux de voir se concrétiser les grands dossiers économiques et sociaux.

« La présidence belge évite de tomber dans le piège du catalogue de priorités que les présidences tournantes ont l’habitude de présenter en voulant refaire l’Europe en six mois », a commenté Joseph Daul (PPE), satisfait de constater que le programme belge « se concentre sur trois priorités »: le binôme croissance-emploi, l’économie verte et l’écologie, ainsi que la sécurité et la liberté.

Pour les socialistes, Martin Schultz a souligné l’ambition du programme belge, « marqué par un message visible et bien compréhensible ». « Nous vous remercions déjà, car la préparation de cette présidence et son entrée en fonction sont très encourageantes », quand bien même cela provient d’un gouvernement en affaires courantes, a-t-il relevé.

Outre les dossiers économiques et sociaux, M. Schultz a souligné l’intérêt de la stratégie européenne pour l’Afrique que compte développer la présidence belge. Il a également réclamé la clarification de la position du Conseil concernant l’adhésion de la Turquie à l’UE, en faveur de laquelle il plaide.

Guy Verhofstadt (ALDE, libéraux) a assuré la présidence belge du « soutien entier » de son groupe, l’Europe ayant besoin d’une telle présidence « qui a toujours tenté d’accélérer l’intégration européenne ». Il a souligné l’importance de concrétiser les travaux en matière de crise économique et financière.

A ce propos, la supervision financière européenne, l’un des dossiers sur lesquels la présidence belge pourrait engranger un premier grand accord dès la semaine prochaine, pourrait être l’occasion de mettre en oeuvre une nouveauté du Traité de Lisbonne, à savoir celle de dégager un accord au sein du Conseil de l’UE à la majorité qualifiée et non à l’unanimité, a-t-il fait observer.

Rebecca Harms, pour les Verts, s’est dite « particulièrement heureuse » du multilinguisme dont a fait preuve Yves Leterme dans son allocution, y voyant l’une des bases d’un développement commun fort. Elle a par ailleurs appelé la présidence belge à éclaircir les rôles entre la présidence tournante de l’UE et la présidence permanente du Conseil européen assurée par Herman Van Rompuy, qui défend selon elle une vision trop partisane de l’intérêt des Etats.

Du côté des eurosceptiques, Nigel Farage s’est gaussé de voir un pays « qui n’est pas vraiment une nation et se trouve au bord de la rupture venir dire ce qu’il faut faire à l’Europe ». Attaquant Yves Leterme en affirmant qu’il ne connaissait même pas l’hymne de son pays, il a affirmé que le premier ministre d’un gouvernement en affaires courantes n’avait aucune légitimité.

Retournant ce dernier argument à son avantage, M. Leterme a répondu par la suite que ce gouvernement en affaires courantes laissait à son équipe ministérielle l’occasion « de nous consacrer à temps plein à la présidence belge, même pendant les vacances ».

Dans un communiqué, Marc Tarabella, député PS, s’est offusqué des propos « totalement scandaleux et inappropriés » de Nigel Farage qu’il a qualifié de  » fruit pourri de l’arbre de la démocratie ». « Je suis d’accord pour dire qu’une Belgique affaiblie par une élection anticipée juste avant la présidence, c’est comme le capitaine d’un bateau souffrant du mal de mer juste avant le départ ! Mais ça n’en retire rien à la valeur du capitaine et à ses compétences » a-t-il expliqué.

Le Vif.be, avec Belga

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