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Première visite de John Kerry en Egypte depuis la destitution de M.Morsi

Le Vif

C’est le 17e voyage du secrétaire d’Etat américain en 8 mois. Au programme: Egypte, Israël-Palestine, guerre en Syrie et dossier nucléaire iranien.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a entamé dimanche une visite de quelques heures en Egypte, la première chez le grand allié arabe des Etats-Unis depuis la destitution il y a quatre mois du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée.
M. Kerry est arrivé au Caire à la mi-journée, à la veille de l’ouverture du procès du chef d’Etat déposé, avec pour objectif de resserrer les liens entre Washington et l’Egypte, alliée de longue date, bousculés par le coup de force contre le premier président élu démocratiquement et la répression meurtrière de ses partisans qui a suivi. Washington a ainsi gelé partiellement son aide, essentiellement militaire, à l’Egypte en mesure de rétorsion, aggravant la « phase délicate » des relations bilatérales, selon la diplomatie égyptienne.
Les Etats-Unis ont soutenu durant ses trois décennies de présidence le prédécesseur de M. Morsi -Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire début 2011- faisant du plus peuplé des pays arabe un allié de poids pour tenter de maintenir la stabilité dans la région. En octobre, le « recalibrage » de l’aide à l’Egypte -1,5 milliard de dollars par an dont 1,3 milliard d’aide militaire- a jeté un froid dans les relations entre les deux pays. L’Egypte affirme désormais vouloir « élargir (ses) options » pour « servir (ses) intérêts nationaux », selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Badr Abdelaty.
M. Kerry doit rencontrer dans la journée son homologue Nabil Fahmy, le président par intérim Adly Mansour, ainsi que le nouvel homme fort du pays, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al-Sissi, lors de sa première étape d’une longue tournée au Proche-Orient et dans le Golfe.

Tournée de quinze jours pour la paix

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a quitté Washington samedi pour une longue tournée au Proche-Orient et dans le Golfe axée sur le difficile processus de paix israélo-palestinien, la guerre en Syrie et le dossier nucléaire iranien.

Le point d’orgue de ce 17e voyage en huit mois du chef de la diplomatie américaine est sa première étape « officielle » dimanche et lundi en Arabie saoudite pour des entretiens avec le roi Abdallah afin de tenter d’apaiser les tensions entre les deux alliés : Ryad reproche à Washington son non-interventionnisme militaire en Syrie et son rapprochement avec l’Iran. A Ryad, le ministre américain « va réaffirmer la nature stratégique des relations entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite » et parler de la manière de « mettre fin à la guerre en Syrie, (d’)avancer en Egypte » ainsi que des « négociations avec le groupe P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU + l’Allemagne) et l’Iran » sur le nucléaire les 7 et 8 novembre à Genève, selon Mme Psaki.
Concernant ce dernier point, l’Arabie saoudite voit d’un mauvais oeil le dégel amorcé entre Téhéran et Washington. Ryad est également furieux que les Etats-Unis aient réduit leur aide militaire au régime intérimaire mis en place par les militaires en Egypte.

Artisan de la reprise fin juillet du dialogue direct entre Israël et les Palestiniens, John Kerry cherchera ensuite en Israël, et à Bethléem, dans les territoires palestiniens, à relancer le processus de paix plombé, selon les Palestiniens, par l’annonce par Israël de la construction de 1.500 logements de colons supplémentaires à Jérusalem-Est.

Le secrétaire d’Etat, qui a déjà visité 35 pays depuis qu’il a pris ses fonctions en février, doit aussi se rendre à Amman, à Abou Dhabi, au Maghreb, à Alger, pour le dialogue stratégique Etats-Unis/Algérie, puis au Maroc. Il compte également faire une brève incursion à Varsovie.

Son retour à Washington est prévu pour le 12 novembre

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