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Poutine en Israël, évitons les sujets qui fâchent

Vladimir Poutine est arrivé aujourd’hui en Israël pour une visite sur fond de crise en Syrie et de nucléaire iranien.

Flanqué d’une délégation de 300 personnes, le président russe Vladimir Poutine est arrivé ce lundi en Israël pour sa seconde visite dans ce pays depuis 2005. Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman l’attendait à sa descente d’avion à l’aéroport Ben Gourion et l’a emmené à Netanya pour l’inauguration d’un monument dédié à la mémoire de l’Armée rouge et à la contribution de celle-ci à la chute du régime nazi à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas un hasard, des centaines de vétérans russes juifs vivent aujourd’hui en Israël, pays qui a accueilli un million de Russes principalement dans les années 1990, lors de la dislocation de l’Union soviétique.

Par la suite, Vladimir Poutine se rendra à Jérusalem pour déjeuner avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou dans sa résidence officielle. Le durcissement des sanctions contre l’Iran ou l’appui du gouvernement russe au régime de Bachar el-Assad constitueront les deux thèmes principaux de leur rencontre. De futurs accords économiques et de sécurité devraient être abordés puisque le gouvernement de Vladimir Poutine a manifesté être intéressé par la fabrication en Russie d’avions sans pilotes ou de drones israéliens.

En revanche, le programme nucléaire iranien, priorité en matière de politique extérieure israélienne, ne fera que de la figuration dans les conversations. À l’instar de la Chine, la Russie a refusé à plusieurs reprises de participer à la série de sanctions contre le programme d’enrichissement d’uranium iranien. De fait, c’est la Russie qui a vendu le réacteur de Bouchehr, à son allié dans la région, près du Golfe Persique et vital pour l’enrichissement d’uranium.

La Syrie préoccupe également l’exécutif de Netanyahou. Le Kremlin a fourni des hélicoptères, des missiles de croisière et d’autres armes au régime syrien, transportées sur le territoire syrien depuis l’Iran. Une partie de cet armement a été distribuée à la milice libanaise Hezbollah, alliée de l’Iran dans la région. Israël craint qu’aux mains du Hezbollah, les missiles russes de longue portée ne puissent être utilisés contre des villes israéliennes comme Tel-Aviv, si un nouvel incident, tel que celui ayant dégénéré pendant l’été 2006, se reproduisait.

Lundi soir, Vladimir Poutine s’entretiendra avec le président israélien Shimon Pérès lors d’un dîner officiel auquel seront également conviés des experts en sécurité russes et israéliens. Le président russe se rendra mercredi en Cisjordanie, à Bethléem, pour inaugurer un centre culturel et il s’entretiendra avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il prendra ensuite la direction de la Jordanie.

Alexandre Huillet

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