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Poutine défend Assad et les soirées bunga-bunga de Berlusconi

Le Vif

Vladimir Poutine s’est imposé jeudi comme défenseur de Bachar al-Assad, se disant confiant que le président syrien respectera ses engagements, et a apporté un soutien original à Silvio Berlusconi « qui ne serait pas jugé s’il était homosexuel ».

« Je ne peux pas assurer à 100% que nous réussirons à mener à son terme (le plan de démantèlement des armes chimiques syriennes, ndlr), mais tout ce que nous avons vu ces derniers jours inspire confiance sur le fait que c’est possible et que ce sera le cas », a déclaré M. Poutine, lors d’une rencontre avec des experts russes et internationaux à Valdaï, dans le nord-ouest de la Russie. « La Syrie s’est dite prête à adhérer et se considère déjà comme adhérente de la convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques », a-t-il souligné, en saluant ces « pas concrets » de Damas.

Le président russe a également souhaité « rappeler » que l’arsenal chimique du régime du président Assad était apparu comme une « alternative » à l’arme nucléaire israélienne, ajoutant qu’Israël n’avait « pas besoin » de cette arme.

« Provocation habile »

M. Poutine, dont le pays, allié de la Syrie, a un rôle clef dans le plan de démantèlement de l’arsenal chimique de Damas, a par ailleurs qualifié de « provocation habile » l’attaque chimique commise le 21 août près de la capitale syrienne et dont les Occidentaux accusent le régime de Bachar al-Assad.

« Nous avons toutes les raisons de croire que c’est une provocation habile », a déclaré M. Poutine, en affirmant notamment que de vieux obus de fabrication soviétique, qui ne sont plus utilisés par l’armée syrienne, figuraient dans ce dossier.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déjà promis mercredi que la Russie transmettrait au Conseil de sécurité de l’ONU des preuves fournies par Damas de cette « provocation » qui visait selon lui à susciter des frappes occidentales.

« On juge Berlusconi parce qu’il vit avec des femmes »

Lors de son intervention à Valdaï, M. Poutine a également créé la surprise en prenant de manière originale la défense de son ami et ex-Premier ministre italien Silvio Berlusconi, condamné à des peines de prison dans une affaire de prostitution.

« On juge Berlusconi parce qu’il vit avec des femmes. S’il était homosexuel, personne ne s’en prendrait à lui », a déclaré M. Poutine devant un parterre d’anciens dirigeants, notamment l’ancien président de la Commission européenne Romano Prodi et l’ex-Premier ministre français François Fillon. La déclaration de M. Poutine a provoqué un éclat de rire dans l’assistance.

Le Forum de Valdaï, organisée par l’agence officielle russe RIA Novosti, réunit chaque année anciens dirigeants, journalistes et experts étrangers et russes de la Russie.

Vladimir Poutine a promulgué fin juin une loi condamnant la « propagande » de l’homosexualité devant les mineurs. Dénoncé par de nombreux défenseurs des droits de l’homme en Russie, pour qui sa formulation vague ouvre la porte à une très large interprétation, ce texte a provoqué de vives réactions chez les défenseurs des homosexuels dans le monde et des appels au boycott des Jeux olympiques d’hiver de février prochain à Sotchi.

Vladimir Poutine, revenu au Kremlin en 2012 après avoir effectué deux mandats présidentiels consécutifs en 2002-2008 et un intermède de quatre ans comme Premier ministre, a évoqué de manière elliptique son avenir politique. « Je n’exclus pas » de briguer un nouveau mandat présidentiel lors de l’élection présidentielle en 2018, a-t-il déclaré devant les experts à Valdaï.

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