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Pourquoi une partie des Américains n’aiment pas Hillary Clinton ?

Le Vif

Le candidat républicain Donald Trump n’est pas le seul à être détesté par une partie des Américains. L’autre candidate à la présidentielle, la démocrate Hillary Clinton, a aussi ses détracteurs. Pour quelles raisons ?

Parmi les plus virulents « haters » d’Hillary Clinton se trouve Emily Longworth. Cette ancienne spécialiste en réparation d’armes de l’armée américaine n’est pas tendre avec la candidate démocrate. Selon elle, Clinton est « une menteuse, manipulatrice et narcissique qui ne mérite rien d’autre que d’être envoyée en prison« , rapporte la BBC. Les tirades de la jeune femme, assez insultantes pour la candidate, ont récolté des milliers de vues sur Facebook et Youtube. Elle est également porte-parole d’un groupe vendant des T-shirts et autres objets avec un slogan réclamant la prison pour Clinton, menace également brandie par Donald Trump lors du dernier débat. Mais, au fond, qu’est-ce que les anti-Clinton reprochent à la candidate ?

Emily Longworth est loin d’être la seule à en vouloir à Hillary Clinton. En cause notamment, l’affaire Whitewater dans les années 90, son rôle dans l’attaque de Benghazi en 2012 ou encore l’histoire de ses emails privés. Ces controverses expliquent notamment sa faible popularité, face au trublion républicain.

Un rôle dans les écarts de Bill ?

Trump doit, lui aussi, essuyer constamment les critiques. Les deux candidats sont attaqués sur leurs caractéristiques physiques, leurs traits de personnalité et les décisions prises dans le passé. « Le seul élément qui les sépare, c’est que Clinton est aussi attaquée pour être une femme, alors que Trump n’est pas attaqué pour être un homme« , explique Jennifer Mercieca, historienne de la rhétorique politique américaine, interviewée par la BBC. Etant la première femme candidate à la présidentielle américaine, « peut-être que les gens sont mal équipés pour la critiquer sur autre chose, ou d’une autre manière qu’avec des propos sexistes et misogynes « .

Parmi les sujets qui reviennent, les tromperies de son mari, l’ex-Président Bill Clinton. Certains pointent d’ailleurs le rôle d’Hillary dans le scandale, l’accusant d’avoir pris part aux tentatives pour garder ces femmes silencieuses. Dans un récent documentaire, l’écrivain conservateur Dinesh D’Souza soutient la thèse selon laquelle Hillary Clinton aurait elle-même encouragé son mari à aller voir ailleurs, l’accusant d’avoir « utilisé sa dépendance pour le faire dépendre d’elle « .

Benghazi, emails privés et Fondation : où en sont les dossiers qui posent problème ?

Mais Hillary Clinton fait également l’objet de critiques beaucoup plus politiques. La candidate démocrate tente cependant de résister, en apportant ses explications sur différents points.

Tout d’abord sur l’attaque de Benghazi en 2012. Pour les républicains, Hillary Clinton, alors Secrétaire d’Etat, n’aurait pas fait le nécessaire pour empêcher l’attaque d’un bâtiment diplomatique américain de Benghazi (Libye) par des terroristes. Après la publication du rapport d’enquête, Hillary Clinton a déclaré prendre la responsabilité de l’attaque qui a coûté la vie à quatre Américains et s’est expliquée, 11 heures durant, devant une commission d’enquête.

La candidate est régulièrement visée pour l’utilisation d’un serveur de messagerie privé, lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat. Une enquête du FBI a conclu qu’aucun « procureur raisonnable » n’ouvrirait un dossier criminel contre Clinton, mais qu’elle avait été « extrêmement négligente « , ainsi que ses conseillers, dans leur traitement des informations classifiées.

Un autre point se met en travers de la route de la candidate : la Fondation Clinton. Ses détracteurs affirment que des donateurs ont contribué à la fondation afin d’obtenir des faveurs de la Secrétaire d’Etat entre 2009 et 2013. Selon Donald Trump, les Clinton « ont passé des décennies à se remplir les poches en s’occupant de leurs donateurs au lieu des Américains« , qualifiant la fondation de « la plus corrompue de l’histoire politique « . Hillary Clinton a souligné l’oeuvre bénéfique de l’organisation, ainsi que nié toutes accusations de corruption.

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