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Pourquoi Poutine pourrait bientôt perdre le pouvoir

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Vladimir Poutine a connu des temps plus cléments. La situation actuelle de la Russie pourrait bien le pousser précipitamment vers la sortie, selon le spécialiste Mark Galeotti, interrogé par Vox. Mais la sanction ne viendra pas des urnes.

Vladimir Poutine, au pouvoir en Russie depuis 2000, est en train de vivre ses moments les plus difficiles à la tête du pouvoir, selon Vox. L’économie du pays s’effondre à cause de la chute du pétrole et des sanctions économiques de l’Union européenne et des États-Unis. Son armée est toujours occupée en Crimée et il est peu probable que le fragile cessez-le-feu en place mène à une résolution définitive du conflit. Enfin, l’assassinat de Boris Nemtsov à quelques pas du Kremlin, qui a été relayé dans le monde entier, n’a pas arrangé les affaires du président russe.

Selon Mark Galeotti, professeur à l’Université de New York, spécialiste de la politique russe, interrogé par Vox, 2016 pourrait bien être l’année qui verra le pouvoir de Poutine s’effriter. Tout dépendrait, selon lui, de la fidélité de quelques groupes influents qui permettent aujourd’hui de la maintenir au pouvoir.

La menace pour Poutine pourrait venir du fait que les élites puissent se mettre à penser qu’il n’est plus un atout, mais un danger. Il pourrait alors se retrouver forcé de démissionner, comme Khrouchtchev avait dû le faire à l’époque soviétique, lors de la crise avec Cuba.

Selon Mark Galeotti, Poutine ne risque pas de partir parce qu’il aura perdu une élection, mais parce qu' »un groupe d’homme en costume gris entrera dans son bureau et lui dira qu’il est temps de prendre sa retraite ». Ou alors, un jour, lorsqu’il sera en vacances dans sa maison de campagne, il apprendra par la télévision qu’il vient de démissionner et constatera qu’il n’est plus au pouvoir.

L’emballement médiatique autour de la disparition de Poutine durant dix jours, peut également corroborer la théorie de Galeotti. La manière dont l’Occident et les Russes ont réagi à la disparition de Poutine et la maladresse du Kremlin qui ne savait pas très bien ce qu’il fallait dire, prouvent que si Poutine venait à disparaitre, le régime serait en grande difficulté et « il serait difficile de prédire ce qu’il pourrait arriver ».

2016, une année charnière

Selon Mark Galeotti, 2016 sera une année charnière pour Poutine. Au niveau économique, au moins deux années difficiles s’annoncent pour la Russie. L’inflation atteindra 11 % cette année et cela devrait s’aggraver.

Ensuite, en 2016 auront lieu les élections de la Douma, le parlement russe. Même si le succès des partis pro-kremlin ne fait aucun doute, car le Kremlin s’arrangera pour que les résultats lui conviennent, l’élite aura tout de même accès aux véritables résultats. Et si les chiffres de Poutine sont en baisse, ce sera un élément objectif pour affirmer que les choses vont mal.

Les élections présidentielles auront lieu en 2018 et s’ils veulent mettre en avant un deuxième candidat et construire un mythe autour de lui, ils auront bien besoin de deux années.

Mais qui peut prédire ce qu’il va se passer réellement ? Personne bien sûr. Mais selon Mark Galeotti, la politique russe devrait cependant être très intéressante en 2016.

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