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Pourquoi les GSM des passagers du vol MH370 sont-ils restés silencieux ?

Le Vif

Dans un monde où les GSM sont omniprésents , l’écrasant silence des 227 passagers du vol disparu donne lieu à de nombreuses spéculations parmi les pilotes et des spécialistes des télécommunications. Explications.

Lors de 11 septembre, ceux qui se trouvaient dans les avions détournés ont envoyé de nombreux messages à leurs proches et à la police. Ils ont utilisé pour cela les téléphones de bord et leur propre GSM. Sur le vol MH370, rien de tout cela. On n’a pas décelé la plus infime tentative de communication. Pas le moindre coup de téléphone, SMS, email, Tweet, photo sur Instagram ou message sur Weibo, le très populaire réseau social chinois. L’absence apparente de toute communication intrigue d’autant plus que selon les signaux reçus par des satellites, le Boeing a dévié de sa course et volé encore plusieurs heures après avoir disparu des radars.

Divers site comme Le New York Times, Slate, Mashable et l’agence Associated Press avancent plusieurs hypothèses pour expliquer ce silence quelque peu déroutant des passagers du vol de la Malaysia Airlines.

On ne sait toujours pas si une borne a pu percevoir le signal d’un GSM d’un passager. En temps normal, il y a des échanges entre ces bornes et les appareils même lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Au moins pour une partie du trajet l’avion est resté à très haute altitude. Soit à plus de 13.700 mètres, bien au-dessus de l’altitude maximum conseillée pour un Boeing 777. Des experts cités par le New York Times disent que c’est une altitude bien trop élevée pour pouvoir utiliser les GSM. Cependant, il semble que l’avion ait volé durant un certain temps au-dessus de la Malaisie à moindre altitude. Ce qui aurait alors permis l’utilisation des GSM.

Si l’avion a effectivement volé au-dessus de l’Asie, comme le préconise l’un des scénarios, il est pratiquement impossible qu’aucune borne n’ait intercepté un signal. Ce qui pourrait indiqué qu’il y avait des pirates à bord qui auraient confisqué tous les GSM des passagers avant d’immédiatement les détruire ou d’enlever leur batterie.

Il est aussi possible que l’avion ait été subitement dépressurisé par un pirate de l’air. Le manque d’air aurait entraîné l’évanouissement ou la mort des passagers. Lorsque l’avion a disparu des radars, il était à plus de 9.000 mètres d’altitude. Cela pourrait expliquer pourquoi personne n’a utilisé les téléphones de bord. Par ailleurs, il est extrêmement aisé de désactiver ces systèmes en cas de détournement .

Une troisième hypothèse part du postulat que personne à bord ne se serait rendu compte du changement de direction. Soit un détournement sans violence aidé en cela par le fait qu’il faisait nuit noire et que la plupart des passagers dormaient à cette heure-là. Pour rappel, au moment où l’appareil a disparu des écrans de contrôle il était une heure du matin.

Il existe encore la possibilité que le Boeing ait volé vers le sud et est arrivé au-dessus de l’océan Indien. C’est un espace qui recouvre une surface deux fois plus grande que l’Europe et qui n’est constitué pratiquement que d’eau. Un endroit il n’y a forcément aucune borne GSM. Reste aussi l’hypothèse d’un crash, ou d’un amerrissage forcé. Dans ce cas, la probabilité qu’un passager dispose d’un téléphone capable de fonctionner est plus qu’anecdotique.

Le silence des GSM semble donc contredire l’idée qui voudrait que l’avion ait volé au-dessus de l’Asie avant d’atterrir quelque part et réduit aussi l’espoir de retrouver les passagers vivants.

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