Viktor Orban, Premier ministre hongrois. © AFP/Dieter Nagl

Pour Orban, l’islam fixe des règles « d’un autre monde »

Le Vif

Le dirigeant populiste hongrois Viktor Orban, tenant d’une ligne dure dans le dossier des migrants, estime que l’islam « n’appartient spirituellement pas à l’Europe » et établit des règles « d’un autre monde », dans une interview à paraître samedi dans l’hebdomadaire allemand Focus.

« L’islam n’a jamais appartenu à l’Europe, il s’y est invité », déclare M. Orban, justifiant son opposition à l’accueil par l’UE de centaines de milliers de demandeurs d’asile venus pour la plupart de pays musulmans par son souci de « défendre » les « valeurs culturelles » européennes.

Le Premier ministre hongrois a concédé que les travailleurs turcs venus fournir des bras à l’économie allemande dans les années 1960-1970, bien que majoritairement de religion musulmane, « appartenaient à l’histoire de l’Allemagne et donc de l’Europe ».

« Mais spirituellement, l’islam n’appartient pas à l’Europe. C’est un corpus de règles d’un autre monde », a affirmé M. Orban, se plaignant de n’avoir « pas le droit d’émettre un doute », face aux Allemands ou aux Français, sur la possibilité d’une société multiculturelle. « Nous, en Hongrie, décidons nous-mêmes si nous en voulons ou pas. Nous n’en voulons pas », ajoute-t-il.

Le chef du gouvernement hongrois, qui a toujours assimilé les migrants arrivant par milliers chaque jour en Europe à de simples « réfugiés économiques », juge que « tout le monde n’a pas droit à une vie en Allemagne ou en Hongrie. Seulement ceux qui ont travaillé pour ça ».

Dans une interview début octobre à la radio hongroise Kossuth, il assurait que les migrants étaient à au moins 80% « des jeunes hommes, un groupe qui ressemble plus à une armée qu’à des réfugiés. » Ces chiffres sont contredits par les statistiques du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés et par l’Unicef, selon lesquelles un tiers des réfugiés sont des femmes et des enfants.

M. Orban, dont le pays a vu transiter près de 300.000 migrants depuis le début de l’année, a plaidé fin septembre à l’ONU pour un système de « quotas mondiaux » destiné à « répartir le fardeau » migratoire.

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