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Pour Obama, le génocide rwandais n’était « ni un accident ni inévitable »

Le Vif

Le président américain Barack Obama a rendu hommage dimanche aux victimes du génocide rwandais, appelant la communauté internationale à préférer la compassion à la haine, à la veille des commémorations marquant le 20e anniversaire du drame.

Evoquant la violence sanglante et déchaînée qui « a secoué la conscience du monde » en 1994, le président a souligné que le génocide n’était « ni un accident, ni inévitable ». D’avril à juin 1994, des soldats de l’armée rwandaise et des milices hutu ont massacré 800.000 personnes de la minorité tutsi. « C’était un effort délibéré et systématique de la part d’êtres humains pour détruire d’autres êtres humains », a déclaré M. Obama dans un communiqué.

« Les évènements horrifiques de ces 100 jours, quand l’ami s’est retourné contre l’ami, le voisin contre le voisin, nous obligent à résister à nos pires instincts, de même que le courage de ceux qui ont risqué leurs vies pour en sauver d’autres nous rappellent nos obligations envers notre prochain ».

Les Nations unies et la communauté internationale en général ont fait l’objet de vives critiques au moment des tueries pour n’avoir tout d’abord pas reconnu qu’un génocide était en cours, puis pour n’y avoir pas mis fin. « Le génocide que nous commémorons aujourd’hui, et l’échec du monde de n’y avoir pas répondu plus vite, nous rappellent que nous avons toujours un choix », a déclaré M. Obama.

« Face à la haine, nous devons nous rappeler l’humanité que nous partageons. Face à la cruauté, nous devons choisir la compassion. Face à l’intolérance et à la souffrance, nous ne devons jamais être indifférents ». « C’est en adoptant cet esprit, comme nations et individus, que nous pouvons honorer tous ceux qui sont morts il y a deux décennies et construire un futur digne de leurs vies ». M. Obama a également salué la « détermination » des survivants « qui ont refermé les plaies anciennes et reconstruit leurs vies ».

Les commémorations ont débuté il y a trois mois avec une flamme du souvenir qui a traversé le pays, faisant le tour de localités et villages avant de revenir dans la capitale Kigali lundi, jour de l’ouverture d’une période de deuil national. Le président rwandais allumera une flamme qui brillera durant cent jours, la durée des massacres de 1994.

Des couronnes mortuaires seront également disposées au mémorial national du génocide à Kigali, avant des cérémonies dans le stade de football de la capitale, où le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon est attendu.

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