Angela Merkel © REUTERS

Pour Merkel, l’Europe doit devenir un « acteur » diplomatique engagé

Le Vif

Angela Merkel a jugé mardi « extrêmement important » que l’Europe devienne un « acteur qui s’engage à l’international » notamment en raison de l’évolution des Etats-Unis sous Donald Trump, tout en qualifiant de « primordiale » la relation transatlantique.

Cette prise de position intervient deux jours après qu’elle eut jeté un pavé dans la marre en estimant, à la suite d’un G7 très difficile, que les Européens ne peuvent plus totalement compter sur les Etats-Unis de Donald Trump.

« La relation transatlantique est d’une importance primordiale. Ce que j’ai simplement fait c’est de dire que compte tenu de la situation actuelle, il y a encore plus de raison pour lesquelles nous devons en Europe prendre notre destin en main », a-t-elle dit mardi lors d’une conférence de presse. « L’Europe doit être un acteur qui s’engage aussi à l’international, je considère cela comme extrêmement important », a ajouté la chancelière qui recevait le Premier indien, Narenda Modi.

Selon elle, il est nécessaire par exemple pour les Européens d’avoir une « politique étrangère commune » pour par exemple pousser à « la résolution du conflit en Libye ». « Sur certaines questions, nous ne sommes pas aussi bon que nous devrions l’être, la question de la politique migratoire notamment », a-t-elle encore dit.

Mme Merkel, comme d’autres dirigeants européens, ont par le passé insisté sur la nécessité pour l’UE de s’affirmer sur la scène internationale pour mieux défendre ses intérêts. Mais jusqu’ici, la mise en place d’une action diplomatique européenne a achoppé sur les prérogatives des Etats membres en la matière et leurs réticences à abandonner des pans de souveraineté dans ce domaine régalien.

Ces derniers jours, Berlin a une nouvelle fois insisté sur cet objectif tout en haussant le ton face à Donald Trump, notamment en raison de son refus de dire si allait se tenir à l’accord de Paris sur le climat. Lundi, le ministre allemand des Affaires étrangères, le social-démocrate Sigmar Gabriel, s’est montré très virulent à l’égard du président américain, accusé d’avoir « affaibli » l’Occident et de travailler à l’encontre des intérêts de l’Union européenne.

Ces tensions ne sont pas nouvelles. Dès le jour de l’élection de l’homme d’affaires, la chancelière avait signifié à Donald Trump qu’il devait se tenir aux valeurs des démocraties occidentales après une campagne marquée par les dérapages et les controverses.

Le président américain, avant et après son élection, ne s’est pas privé non plus d’attaquer l’Allemagne. Fidèle à son discours anti-libre-échange, il a notamment adopté un ton très dur vis-à-vis des excédents commerciaux allemands, menaçant d’instaurer des taxes douanières en représailles. Il a aussi accusé Berlin de devoir « d’énormes sommes d’argent » à l’Otan et aux Etats-Unis.

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