Jens Stoltenberg © REUTERS

Pour le Secrétaire général de l’OTAN, en trente ans,  » le monde n’a jamais été aussi dangereux »

Le Vif

En visite à la base militaire estonienne à Tapa située à 120 kilomètres de la frontière russe, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, a déclaré qu’en trente ans, le monde n’a jamais été aussi dangereux qu’aujourd’hui.

Du 14 au 20 septembre, la Russie déploiera quelque 100 000 hommes au Bélarus, au sud de la frontière lituanienne, et dans l’enclave russe de Kaliningrad. Il s’agit d’une démonstration de force de l’armée russe répondant au nom de code Zapad-2017 (Ouest 2017).

« Le monde est plus imprévisible, et plus difficile, parce que nous avons tant de défis à relever en même temps », a déclaré Stoltenberg au quotidien britannique The Guardian. « Il y a une prolifération d’armes de destruction massive en Corée du Nord, il y a les terroristes, l’instabilité et une Russie plus assertive. Le monde est plus dangereux », a-t-il ajouté.

Incertitude

Si les grandes puissances que sont la Chine, les États-Unis, et la Russie au niveau régional tentent effectivement se repositionner dans le monde aux dépens de l’Europe dont l’indivision est exploitée par les autres, et qu’on ignore ce que réserve l’avenir, les experts estiment que la situation n’est pas extrêmement dangereuse pour autant. « Nous vivons une époque d’incertitude pleine de changements, et personne ne connaît l’avenir. En fin de course, nous aurons de nouveaux gagnants et perdants, mais nous ne connaissons ni leurs noms ni la difficulté de cette transition », explique le spécialiste de la Défense Alexander Mattelaer (VUB/Institut Egmont) au quotidien De Morgen.

Sven Biscop (Université de Gand/ Institut Egmont) soupçonne Stoltenberg de vouloir inciter les membres de l’OTAN à consacrer plus d’argent à la Défense. « La Guerre froide a été une époque de crise. Ensuite, l’Union soviétique s’est désintégrée, l’Irak a envahi le Kuwait et nous avons eu la guerre en Yougoslavie », rappelle-t-il au Morgen. « Ces événements n’ont pas entraîné de grande crise, mais à l’époque, personne ne savait comment allait évoluer la situation. »

Corée du Nord

Interrogé pour savoir si une attaque nord-coréenne contre le territoire américain de Guam (Pacifique) tomberait sous le coup de l’article 5 du traité de l’OTAN, qui veut qu’une attaque contre un des pays membres de l’alliance soit considérée comme une attaque contre tous, M. Stoltenberg a refusé de « spéculer » sur ces considérations.

« Ce que je dirais, c’est que nous nous concentrons maintenant entièrement sur la manière dont nous pouvons contribuer à une solution pacifique au conflit », a-t-il dit.

CB/AFP

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