Le premier ministre portuguais Pedro Passos Coelho © AFP

Portugal: le gouvernement minoritaire de droite chute…

L’ensemble de la gauche portugaise, majoritaire au Parlement, a voté mardi une motion rejetant le programme du gouvernement de droite, provoquant sa démission à peine onze jours après son entrée en fonctions.

Fort d’une alliance inédite avec la gauche antilibérale, le Parti socialiste (PS) aspire à former le prochain gouvernement pour mettre un terme à la politique de rigueur budgétaire mise en oeuvre depuis 2011 par la coalition de droite, pourtant arrivée en tête des élections législatives du 4 octobre.

Le résultat du scrutin du mois dernier constitue « une défaite de la politique d’austérité menée au cours des quatre dernières années », a affirmé le PS dans le texte adopté avec les 123 voix des députés de l’opposition, contre 107 à la coalition gouvernementale de droite.

« Le programme de ce gouvernement n’apporte pas de réponse à la volonté de changement exprimée par les Portugais. Le Portugal a besoin d’un autre gouvernement », a affirmé le secrétaire général du PS Antonio Costa lors du débat précédant le vote.

La balle revient ainsi dans le camp du président Anibal Cavaco Silva, chargé par la Constitution portugaise de désigner le chef du gouvernement. M. Cavaco Silva, un conservateur qui quittera son poste au début de l’année prochaine, a toutefois déjà émis de sérieuses réserves concernant un éventuel gouvernement d’union de la gauche.

M. Costa a assuré à maintes reprises que le soutien de la gauche antilibérale, très critique envers l’Union européenne et ses règles budgétaires, ne remettrait pas en cause le respect des engagements internationaux du Portugal.

En milieu de journée, le PS avait signé trois accords distincts avec le Bloc de gauche, formation proche du Syriza au pouvoir en Grèce, le Parti communiste et les Verts. Cette alliance, jamais vue en 40 ans de démocratie au Portugal, est censée permettre aux socialistes de former « un gouvernement stable, responsable, cohérent et durable », que les partis de la gauche radicale comptent soutenir au Parlement, sans toutefois y participer.

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