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Plusieurs centaines de familles concernées par la suspension des adoptions en RDC

Le Vif

Plusieurs centaines de familles en Europe – dont environ 200 en France – sont, au-delà des sept cas qui ont connu un dénouement en Belgique, concernées par le moratoire d’un an sur les adoptions décrété en septembre dernier par le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), a rapporté le journal ‘Le Monde’.

« Il reste énormément de dossiers bloqués, dont la situation est encore plus dramatique », a affirmé au quotidien la fondatrice d’un collectif de familles concernées, Adeline Benabdallah. Elle a toutefois pu ramener dimanche en France sa fillette, Hannah, une orpheline congolaise de trois ans.

La petite fille est l’un des rares enfants autorisés à rejoindre sa famille d’adoption depuis que le gouvernement congolais a décidé de suspendre la délivrance d’autorisations de sortie du territoire pour tous les enfants adoptés par des étrangers, en septembre 2013. Le sujet avait été évoqué par les présidents français et congolais, François Hollande et Joseph Kabila, lors d’une rencontre à Paris le 21 mai.

Selon ‘Le Monde’ dans son édition de samedi, plusieurs dizaines de dossiers sont complètement finalisés: les jugements ont été rendus, les commissions ad hoc les ont validés. Le journal cite le cas de Christophe et Sandrine (prénoms modifiés) qui ont adopté une petite fille âgée de 5 ans lors de l’apparentement (attribution de l’enfant à une famille). Elle en a aujourd’hui sept. Et certaines familles doivent repasser leur agrément, car l’âge de l’enfant (moins de 3 ans) ne correspond plus. Les autorités congolaises n’ont donné aucune explication officielle. Mais l’inquiétude sur le sort des enfants semble motiver la décision, annoncée peu après la parution d’une enquête de l’agence de presse Reuters qui mettait en évidence l’existence d’échanges d’enfants adoptés, par le biais d’internet, hors de tout contrôle, aux États-Unis, selon ‘Le Monde’.

En Belgique, une fillette orpheline d’origine congolaise, Imany, âgée de 6 ans, est arrivée vendredi dernier à Bruxelles, rejoignant six autres enfants qui ont déjà retrouvé leur nouvelle famille belge fin mai, après de nombreuses démarches diplomatiques. Mais sa mère, Laurence Sénéchal, est toujours retenue à Kinshasa, où elle a été condamnée le 8 mai en deuxième instance à six mois de prison pour « déplacement illicite d’enfant » après avoir voulu faire sortir illégalement à la mi-avril sa fille adoptée de RDC, en corrompant deux agents de la Direction générale de Migration (DGM).

Au total, sept enfants adoptés par des familles belges étaient bloqués à Kinshasa depuis le mois de novembre à la suite d’un moratoire d’un an sur les adoptions décrété en septembre par le gouvernement congolais après la révélation de divers scandales et de craintes, dans l’opinion publique congolaise, que certains enfants soient adoptés par des couples homosexuels. Ils avaient bénéficié à Bruxelles comme à Kinshasa, d’un double jugement d’adoption favorable et étaient déjà considérés comme des citoyens belges.

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