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Plus de 2.000 migrants évacués d’un campement à Paris

Le Vif

Plus de 2.000 migrants ont été évacués dans le calme vendredi d’un campement dans le nord de Paris, où Soudanais, Afghans et Erythréens étaient installés depuis plusieurs semaines dans des conditions sanitaires déplorables.

Selon les autorités, il s’agit de la deuxième plus grosse opération de ce type sur près d’une trentaine menées dans la capitale depuis juin 2015. L’évacuation la plus importante (près de 2.500 personnes) remontait au 22 juillet.

Celle de vendredi a permis la « mise à l’abri de 2.083 migrants », orientés vers « une soixantaine de structures d’accueil » dans la région parisienne, a indiqué la ministre française du Logement, Emmanuelle Cosse dans un communiqué. « L’État continuera à prendre ses responsabilités et à orienter les demandeurs d’asile dans les lieux disponibles sur l’ensemble du territoire en concertation avec les préfets et les associations », a-t-elle précisé.

Le gouvernement de gauche au pouvoir en France a été ces derniers jours la cible de critiques virulentes de l’opposition de droite et d’extrême droite contre sa politique migratoire.

La polémique est née de la révélation mardi dans la presse d’un projet de créer de nouveaux lieux d’hébergement sur l’ensemble du pays pour accueillir lesmigrants qui se pressent par milliers dans la « jungle » de Calais (nord) ou transitent aussi en nombre par Paris.

L’évacuation de vendredi, précédée d’un important déploiement policier, avait débuté vers 05H00 GMT, quand un groupe de femmes et d’enfants a été rassemblé pour monter dans un bus. Ce campement avait déjà été évacué une première fois le 17 août, avec près de 700 personnes prises en charge dans des structures d’hébergement mais de nouveaux migrants ont depuis afflué, s’entassant dans des tentes et sur des matelas de fortune.

Ibrahim, un Soudanais, qui dormait dans le camp depuis un mois, a expliqué à l’AFP vouloir monter dans un bus pour aller « n’importe où, mais pas ici. Dormir dans la rue est difficile. Il a plu, je suis fatigué, je veux me reposer ».

Depuis juin 2015, les campements se sont régulièrement reconstitués à Paris, alimentés par des flux soutenus en provenance de la Méditerranée et par des aller-retours entre la capitale et la « jungle » de Calais dans le nord, où affluent des milliers de migrants voulant passer en Angleterre.

Pour contrer l’implantation de ces campements indignes, la ville de Paris va ouvrir mi-octobre un centre d’accueil humanitaire avec l’objectif de prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur des structures d’hébergement plus pérennes en régions.

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