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Piège kényan pour Omar el-Béchir ?

L’UE et la Cour pénale internationale tentent de profiter de la présence au Kenya du président soudanais, qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, pour qu’il soit arrêté. Le pays a en effet ratifié le statut de Rome et, à ce titre, se voit dans l’obligation d’appréhender Omar el-Béchir. En principe.

L’Union européenne, par la voix de Catherine Ashton, sa Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a demandé vendredi au Kenya d’arrêter le président soudanais Omar el-Béchir.

Celui-ci assistait le jour même, à Nairobi, à la cérémonie de promulgation de la nouvelle constitution du Kenya, un pays qui a ratifié le statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), laquelle a lancé deux mandats d’arrêt contre le président soudanais.

Dans un communiqué, Catherine Ashton a insisté auprès du Kenya pour que ce pays « respecte ses obligations en ce qui concerne la loi internationale » et que Nairobi arrête et transfère « ceux qui sont inculpés par la CPI ».

Ayant ratifié le statut de Rome, traité fondateur de la CPI, le Kenya est normalement dans l’obligation d’appréhender le président soudanais, qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le Kenya justifie la présence de Béchir malgré les mandats de la CPI

Le Kenya a justifié l’invitation faite au président soudanais Omar el-Béchir « en tant que voisin » à venir à Nairobi vendredi, bien qu’il soit poursuivi pour génocide au Darfour (ouest du Soudan) par la Cour pénale internationale.

« Le président Béchir est ici parce que nous avons invité tous nos voisins et que c’est un voisin », a simplement déclaré à la presse Moses Wetangula, ministre kényan des Affaires étrangères. Les présidents du Rwanda, d’Ouganda et des Comores ont également assisté à la cérémonie de promulgation de la nouvelle Constitution du Kenya, adoptée par référendum le 4 août dernier.

Béchir au Kenya : la CPI « informe » le Conseil de sécurité de l’ONU

Les juges de la Cour pénale internationale « informent le Conseil de sécurité des Nations unies et l’Assemblée des Etats parties au statut de Rome de la présence d’Omar el-Béchir sur le territoire de la République du Kenya afin que ceux-ci prennent toute mesure jugée opportune », dans une décision rendue vendredi.

Le Kenya « a une obligation certaine de coopérer avec la Cour dans le cadre de l’application » des mandats d’arrêt lancés contre le président soudanais, soulignent les juges. Ceux-ci précisent avoir été informés de la présence du président soudanais à Nairobi par « des informations publiques ».

Les juges de la CPI avaient délivré le 12 juillet un mandat d’arrêt contre le président du Soudan pour génocide au Darfour, après avoir lancé le 4 mars 2009 un premier mandat pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

LeVif.be, avec Belga

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