© Belga

Pédophilie: la « honte de l’Eglise »

Le Vif

Le pape François a fustigé jeudi les « nombreux scandales », une « honte » qui fait de l’Eglise un objet de « dérision », au moment où un comité de l’ONU se penche à Genève sur la réponse du Vatican aux crimes pédophiles.

« Avons-nous honte? Tant de scandales que je ne veux pas mentionner individuellement, mais que tout le monde connaît! « , s’est exclamé François lors de la messe matinale à la résidence Sainte-Marthe, dans une allusion transparente aux crimes de pédophilie, mais aussi de corruption, perpétrés par des membres du clergé catholique sur les cinq continents. « Ces scandales, certains qui nous ont fait verser tant d’argent: Et c’est bien ainsi, on devait le faire… », s’est-il exclamé lors de la messe matinale à la résidence Sainte-Marthe, évoquant implicitement les indemnisations versées aux victimes de ces crimes par certains diocèses, américains notamment.

Ces scandales sont « la honte de l’Eglise. Mais avons-nous honte de ces défaites de prêtres, d’évêques, de laïcs? « , a-t-il dit, ajoutant que ces personnes « n’avaient pas un lien avec Dieu ». Elles avaient seulement « une position dans l’Eglise, une position de pouvoir, aussi de commodité (…) Dans ces scandales, dans ces hommes et ces femmes, la parole de Dieu était rare », a-t-il déploré. Le pape a encore évoqué « le mépris des voisins, la moquerie, la dérision de l’entourage » et une Eglise « devenue la fable des gens » qui « secouent la tête à notre passage », a-t-il noté.

Pédophilie : l’ONU somme le Vatican de s’expliquer

« Quels changements ont été apportés au code de conduite pour prévenir ces abus sexuels? Quelles sanctions ont été prises contre les clercs ayant eu une conduite inappropriée? « , a demandé une des expertes du Comité, Sara Oviedo. « Nous savons que des progrès ont été faits », mais « est-ce que les enfants (…) ont la possibilité d’être entendus, surtout s’il s’agit de victimes? « , a-t-elle ajouté.

Le Vatican, qui a pris la parole en premier lors de la session, a pour sa part défendu jeudi son action devant l’ONU en matière de lutte contre la pédophilie dans l’Eglise. « L’Eglise catholique veut devenir un exemple de bonne conduite », a assuré le représentant du Vatican auprès des Nations unies à Genève, Silvano Tomasi.

« La réponse du Saint-Siège au triste phénomène des abus sexuels sur mineurs a été articulée à divers niveaux », a-t-il expliqué. Il a précisé que le Vatican avait ratifié la Convention des droits de l’enfant en 1990 et ses protocoles en 2000. Il a également souligné que le Saint-Siège avait formulé des « directives » en la matière pour faciliter le travail des églises locales. Ces dernières ont elles aussi développé des recommandations pour éviter les abus, a-t-il dit, citant la Charte pour la protection des enfants et des jeunes adoptée par l’Eglise catholique américaine en 2005.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire