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Pays-Bas : 600.000 citoyens font la police

Les milices citoyennes prennent de l’ampleur aux Pays-Bas grâce à l’encouragement des politiques et à une participation de plus en plus active de la population.

Aux Pays-Bas, Burgernet (réseau citoyen en français) regroupe des citoyens qui collaborent sur base bénévole avec les communes et la police. Largement intégré dans les pays anglo-saxons, ce genre d’initiative laisse néanmoins toujours un peu perplexe dans nos contrées.

Le principe

Pour faire partie du réseau, il suffit de s’inscrire sur le site. Seule condition : avoir au minimum 16 ans et habiter dans une commune ou Burgernet est actif. En cas d’alerte, les personnes adhérentes recevront alors un SMS ou un appel vocal leur précisant ce à quoi (ou à qui) ils doivent faire attention. Le contact se fait à un niveau très local puisque communal. Le panel des alertes est relativement vaste puisqu’il comprend la disparition d’enfant ou de personnes, la tentative de vol ou encore l’incendie. Si d’aventure une personne aperçoit quelque chose, elle peut facilement contacter la police grâce à un numéro vert. Burgernet compterait déjà 600.000 membres répartis sur 280 communes. L’objectif pour 2012 est d’atteindre 800.000 inscrits actifs dans 300 communes.

Une campagne pour attirer les jeunes

Lancé en mai 2004 par un policier de Rotterdam, Burgernet tente aujourd’hui de recruter davantage de jeunes. Pour cela, le réseau lance un nouveau spot vidéo et organise des séances d’informations dans les écoles et dans les organisations pour jeunes. Dans la région de Gelderland-Midden où le réseau souhaite attirer 4000 jeunes qui ont entre 16 et 24 ans, ses fondateurs ont sorti l’artillerie lourde en proposant un concours qui permet de gagner des iPads.

Malgré le succès, le projet réveille quelques angoisses

Ce genre d’initiative suscite toujours débat. Le parti GroenLinks (la gauche écolo) dénonce avec force ce réseau qui peut facilement déraper en phénomène BigBrother. Dans une lettre parue dans le quotidien Utrechts Nieuwsblad, le parti va même plus loin et parle de méthode similaire à la Stasi. D’autres voix s’élèvent aussi pour dénoncer les risques physiques encourus, à la fois, par les membres du réseau et ceux qui en feraient les frais. Il est vrai que les membres du réseau ne reçoivent à ce jour aucune formation.

Une méthode qui n’est guère neuve

Le principe de participation volontaire à la mission policière n’est pas neuf aux Pays-Bas puisque les policiers bénévoles existent depuis 1948 et sont regroupés sous l’appellation LOPV (Landelijke Organisatie van Politie Vrijwilligers), l’organisation nationale de la police volontaire. À l’image des pompiers volontaires, ils ont une activité principale et consacrent quelques heures par semaines à leur travail bénévole. Ce dernier consiste par exemple à régler la circulation ou faire de la prévention de la petite criminalité. Ils portent le même uniforme que leurs collègues dits professionnels. En 2006 ils étaient 1.700 pour 48.000 fonctionnaires de police.

LeVif.be

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