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Pas d’immunité pour Berlusconi, plus de nucléaire pour l’Italie

Les Italiens ont massivement rejeté lundi tout retour au nucléaire dans leur pays, ainsi qu’une loi d’immunité partielle pour Silvio Berlusconi, et la privatisation du secteur de l’eau, selon les résultats officiels du ministère de l’Intérieur.

Selon ces chiffres recouvrant l’ensemble des votes dans la péninsule – mais seulement une partie des voix des Italiens à l’étranger – chacun des référendums a été approuvé à une majorité écrasante: entre 94,3% pour le nucléaire et près de 96% pour l’eau.

Les électeurs étaient appelés à se prononcer sur un éventuel retour au nucléaire en Italie, où il a été abandonné en 1987, déjà par référendum, à la suite de la catastrophe de Tchernobyl. Un autre référendum proposait l’abrogation de la loi dite d' »empêchement légitime », qui permet au chef du gouvernement, poursuivi dans trois procès différents, dont celui du Rubygate pour prostitution de mineure, de ne pas assister aux audiences en raison de ses obligations. Les autres questions portaient sur la privatisation de l’eau (gestion et tarification).

La participation a été très forte, entre 55% et 56% (en comptant les Italiens à l’étranger), bien supérieure au quorum (50% plus une voix), indispensable pour que les référendums soient valables, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Cela faisait 16 ans que le quorum n’avait pas été atteint en Italie pour ce type de scrutin.

C’est un échec pour le Cavaliere, qui avait déjà essuyé une défaite cuisante lors des municipales partielles, durant lesquelles son parti avait perdu notamment Milan, capitale économique du pays et berceau du berlusconisme.

Les Italiens disent définitivement adieu au nucléaire

« Nous devrons dire adieu à l’option des centrales nucléaires et nous engager fortement dans les énergies renouvelables », a reconnu le chef du gouvernement Silvio Berlusconi avant même la clôture du scrutin. Ecologistes et opposition de gauche ont salué une « victoire historique », pour reprendre les termes utilisés par Greenpeace.

En Italie, le gouvernement ne peut pas aller à l’encontre du résultat d’un référendum pendant cinq ans, mais il serait impensable politiquement de proposer à nouveau l’atome une fois ce délai passé, après que les Italiens ont dit non par deux fois en vingt-quatre ans, note-t-il. Après l’accident de Fukushima, au Japon, le gouvernement avait enterré en avril son programme de réintroduction du nucléaire, énergie abandonnée en 1987 conformément à ce qu’avaient décidé les participants à un référendum organisé à la suite de la catastrophe de Tchernobyl. Mais le Cavaliere espérait que les Italiens seraient prêts à y revenir dans un an ou deux.

Il avait d’ailleurs reconnu que l’abrogation du programme avait notamment pour but de faire annuler le référendum en le privant de sa raison d’être, de peur qu’il n’empêche de manière définitive le retour à l’atome. Le nucléaire était en effet un projet phare de M. Berlusconi, annoncé dès son retour au pouvoir en 2008 et destiné à réduire la dépendance énergétique de l’Italie, dont l’approvisionnement repose en particulier beaucoup sur la Libye.

LeVif.be, avec Belga

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