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Paris dément la libération des otages français enlevés au Cameroun

Le Vif

La confusion règnait jeudi sur le sort des sept Français, dont quatre enfants, enlevés au Cameroun. Une source militaire camerounaise a affirmé qu’ils avaient été libérés, tandis qu’un ministre camerounais démentait. Le ministère français des Affaires étrangères a également démenti l’information.

« Le Quai d’Orsay dément l’information selon laquelle les otages français seraient libérés », a indiqué le ministère dans un communiqué. Auparavant, le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay Vincent Floreani avait mis en garde contre « toute information prématurée ».

Selon un officier supérieur de l’armée camerounaise, « les otages sont sains et saufs et sont aux mains des autorités nigérianes ». « Ils ont été retrouvés abandonnés dans une maison dans la localité de Dikwa », à une centaine de kilomètres de la frontière camerounaise.

Selon lui, les otages, la famille Moulin-Fournier dont le père, Tanguy, travaille pour GDF-Suez à Yaoundé, doivent « être remis aux autorités camerounaises à Kousseri », ville située dans l’extrême nord du Cameroun, frontalière du Tchad.

Mercredi soir, la famille aurait été localisée dans la petite ville de Dikwa, dans l’Etat nigérian de Borno, aux confins du Nigeria, du Cameroun du Tchad et du Niger, selon des sources concordantes de l’armée et des services de sécurité camerounais.

Les sept Français, trois adultes et quatre enfants âgés de 5 à 12 ans, des expatriés en vacances dans le nord du Cameroun, ont été enlevés mardi, par des hommes à moto, qui les ont emmenés ensuite vers le Nigeria voisin.

Il s’agit du premier enlèvement de Français depuis le début de la guerre lancée par la France le 11 janvier au Mali pour déloger des groupes islamiques armés qui occupaient le nord du pays.

Le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a démenti la libération de la famille, qualifiant l’information de « folle rumeur ». « Si d’aventure ce qui s’est dit à travers cette rumeur était une vérité, le gouvernement camerounais aurait déjà porté l’information à la France », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse.

L’ambassade de France à Yaoundé s’est refusée à toute confirmation. « Pour l’instant on ne peut ni confirmer ni infirmer. Nous n’avons aucune confirmation, on est dans l’attente », a indiqué à l’AFP une source à l’ambassade.

Mais d’après une source sécuritaire jointe par l’AFP au Nigeria, il y a « de gros doutes » sur la libération des otages français. L’enlèvement de la famille n’a pas été revendiqué, mais le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait mis en cause le groupe islamiste Boko Haram, très actif dans le nord-est du Nigeria.

Avec les sept personnes kidnappées au Cameroun, quinze otages français sont détenus en Afrique.


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