Dalia Grybauskaite © Reuters

Par peur de la Russie, la Lituanie rétablit le service militaire obligatoire

La Lituanie va rétablir temporairement le service militaire obligatoire, vu « l’actuel environnement géopolitique », a annoncé mardi la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite, alors que son pays craint le grand voisin russe, son ancienne puissance dominante.

« Nous devons rétablir temporairement le service militaire obligatoire », a déclaré la présidente après une réunion d’urgence du Conseil national de défense. « L’actuel environnement géopolitique requiert un renforcement et une accélération du recrutement pour l’armée », a-t-elle ajouté. Le projet, qui doit encore obtenir l’approbation du parlement, prévoit un appel sous les drapeaux limité à 3.500 hommes par an, âgés de 19 à 26 ans, pour une période de neuf mois. La Lituanie avait abandonné le service militaire obligatoire en 2008, quatre ans après son adhésion à l’Otan. Son armée de métier compte actuellement 8.000 hommes, à qui s’ajoutent quelque 4.500 réservistes bénévoles. Les premiers conscrits devront se présenter dans les casernes cet automne. L’invasion de la Crimée par la Russie et le soutien de Moscou aux séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine ont profondément inquiété la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, devenues en 2004 membres de l’Union européenne et de l’Otan après un demi-siècle d’occupation soviétique jusqu’au début des années 1990. La poussée de la Russie en Ukraine a déjà déclenché par ricochet une cascade de dépenses militaires dans les trois pays baltes, qui craignent les ambitions territoriales de Moscou. L’activité accrue des avions russes près des frontières baltes fait aussi craindre que Moscou ne veuille tester ainsi la défense collective de l’Otan. Le chef des armées lituanien, le général Jonas Vytautas Zukas a estimé mardi que le rétablissement de la conscription permettrait de combler les lacunes dans les unités et de préparer les réservistes pour l’armée. « Pour l’instant, nous ne voyons aucune menace militaire. Mais cela ne signifie pas que la situation ne puisse changer rapidement. Nous observons une évolution rapide de la situation en Ukraine », a déclaré le général Zukas.

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