Nawaz Sharif © REUTERS

Panama papers: le sort du Premier ministre pakistanais dans la balance

Le Vif

La Cour suprême pakistanaise doit prononcer vendredi un jugement qui pourrait coûter son poste au Premier ministre Nawaz Sharif, englué de longue date dans un scandale de corruption mis au jour par les Panama Papers.

Le jugement doit être rendu en fin de matinée à Islamabad, où la sécurité a été renforcée. Quelque 3.000 policiers et paramilitaires étaient déployés autour du siège de la Cour suprême, a indiqué un porte-parole de la police. Ces mesures ont provoqué des bouchons dans la capitale vendredi matin.

En avril, la Cour suprême avait estimé ne pas disposer de suffisamment de preuves pour destituer M. Sharif, mais elle avait mis sur pied une commission d’enquête chargée de rendre ses conclusions dans les 60 jours.

La commission, composée de civils et de militaires, a constaté une « importante disparité » entre les revenus de la famille Sharif et son train de vie, selon le rapport qui a été remis à la Cour suprême au début du mois.

Le Premier ministre, en poste depuis 2013, est soupçonné d’avoir caché la vérité sur les sociétés et biens immobiliers détenus via des holdings off-shore par ses enfants, ce qu’ils démentent vigoureusement.

Trois de ses quatre enfants sont mis en cause, ses fils Hasan et Hussein et sa fille Maryam Nawaz, pressentie comme son héritière en politique à un an des prochaines élections législatives. Le Premier ministre et ses enfants ont été auditionnés par la commission.

Au coeur de cette affaire se pose la question du financement d’appartements londoniens de luxe, détenus par la famille Sharif via des sociétés off-shore gérées par le cabinet panaméen.

Le scandale avait éclaté l’an dernier, lorsque le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) avait publié quelque 11,5 millions de documents secrets émanant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, les Panama Papers.

La Commission d’enquête, composée notamment de représentants du bureau anti-corruption et des puissants services secrets militaires, tente d’identifier la provenance des fonds. Les partisans de M. Sharif assurent qu’ils sont légaux et viennent d’entreprises familiales basées au Pakistan et dans le Golfe.

L’opposant pakistanais Imran Khan, ancienne star du cricket et dont le parti PTI a été à la pointe de l’offensive contre M. Sharif, a maintes fois appelé le Premier ministre à démissionner le temps de l’enquête.

La corruption est très répandue au Pakistan, qui figure dans le bas du classement de l’ONG Transparency International, au 116e rang sur 176 pays.

AFP

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire